Bonjour,
La suppression apparente du travail est une des conséquences du modèle productiviste intimement lié au capitalisme.
Dans les pays « développés » les temps libres sont transformés en temps de consommation de produits de divertissement et cela permet de maintenir artificiellement le besoin d’un travail rémunéré pour accéder à des « loisirs » de plus en plus virtuels.
La réintroduction du travail comme un outil d’épanouoissement directement lié à la participation à la vie et la survie d’une communauté humaine est une nécessité. Toutefois à moins que cela s’impose suite à un écroulement du système ou à une politique autoritaire, il y a peu de chances que cela se produise de façon globale rapidement.
Par ailleurs, dans ces deux hypothèses, cela serait vécu comme une régression : dans le premier cas, les sociétés n’auraient de cesse d’essayer de se diriger vers un mirage de confort perdu, et dans le deuxième cas le travail subi autoritairement ne produirait que l’effet inverse d’un épanouissement.
Il est nécessaire de voir que la tendance à un confort personnel ne peut être lâchée que par un travail conscient pour dépasser une frustration liée au dépassement du désir de compenser par le confort le manque d’aimer et d’être aimé (soi-même et les autres).
Cela n’est pas facile à admettre et à intégrer car le psychisme, comme la nature dans son ensemble marche à l’économie d’énergie, et c’est un chemin qui nécessite un investissement conscient beaucoup plus important : dépasser la frustration et poser des actes conscients sans attente de confort autre que la satisfaction d’exister et de partager avec les autres. Cela ne peut se passer que dans un flux d’énergie non conservateur et non possessif (non capitalisant donc).
Il y a un long chemin à parcourir pour vider le langage politique et économique de son non-sens, et reconstruire par un travail personnel, un « vécu de valeur » qui développe, véhicule et porte la notion d’humanité. L’humain prend toute sa valeur quand il se met sur ce chemin.
Le capitalisme et le productivisme ne peuvent pas calculer une valeur de l’être humain, car ils participent (avec l’assentiment tacite de la grande majorité) au maintien d’une condition humaine qui ne construit pas et ne véhicule pas cette valeur. C’est en quelque sorte complètement cohérent.
La destruction du système ne saurait la véhiculer non plus. Dans la destruction avec toute la violence qui l’accompagne, il y a toujours la perte de la valeur humaine, car des camps s’affrontent et des pouvoirs se mettent en place.
Une évolution consciente est à dessiner, dès maintenant au présent. Pour celà, n’attendons pas de résultat, ne soyons pas identifiés à des idéologies ou à des slogans, mais prenons repère dans notre propre vécu :
- comment je me relationne avec les autres ?
- quelle place je leur donne ?
- en quoi suis-je différent de l’autre, et à quoi cela me sert-t’il ?
- est-ce que je vois en quoi mes jugements ne sont que la projection de mes difficultés personnelles ?
- est-ce que je reconnais mes tensions, ma souffrance ?
- où se situe la violence en moi-même, la possession ?
Cela s’investigue au présent, ce n’est pas un jeu de l’esprit. Il est nécessaire de cultiver l’attention. Apprenons donc à exister et à développer un comportement basé sur une tranquillité interne, une écoute et une reconnaissance de soi-même et d’autrui.
Si tant est qu’il existe un modèle de société qui sous-tende cette direction d’humanité, alors il émergera peut-être, mais il convient de se méfier de tout modèle et de toute recette que l’on viendrait à défendre, et d’apprendre à se donner une direction évolutive en adaptation permanente. L’humanité pour réaliser son aspiration de liberté doit apprendre à devenir insaissisable, et pour cela il est nécessaire de cesser vouloir saisir et posséder.
Bonne journée à tous.
01/04 10:08 - xbrossard
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