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Commentaire de Paul Villach

sur Chirac, Blondel et son chauffeur : réponse à Paul Villach


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Paul Villach Paul Villach 29 mars 2011 15:17

 

@ Monsieur Blondel,

 

Je vous remercie, Monsieur Blondel, d’avoir soumis aux lecteurs d’AgoraVox votre version de « l’affaire de votre chauffeur-garde du corps » qui motive votre mise en examen et votre comparution aux côtés de M. Chirac dans l’affaire plus générale dite des « emplois supposés fictifs de la mairie de Paris ».

 

I - INTÉRÊT DE VOTRE ARTICLE

Il est intéressant et utile d’apprendre de votre bouche :

1- que « c’est à la suite de pressions des Renseignements Généraux et de la police que (votre) organisation syndicale a envisagé que (vous soyez) accompagné d’un garde du corps  » ;

2- que « les circonstances (vous) ont conduit à entretenir le maire de Paris, en l’occurrence Jacques Chirac, de cette situation et (que vous lui avez) demandé d’embaucher un proche (syndicaliste d’origine sénégalaise, judoka confirmé, il a fait les jeux olympiques) et de le détacher » ;

3- que « cette pratique est courante et basée sur une législation précise, pour les fonctionnaires et les salariés des collectivités locales, (qu’) elle n’a rien d’illégale.  »

4- que « l’erreur fut que le maire de Paris avait demandé à ses services de placer le garde du corps comme conseiller de cabinet. »

 

II- LA PRUDENCE DE MON ARTICLE : LA NÉCESSITÉ D’UN JUGEMENT

Vous aurez remarqué que j’use du conditionnel pour évoquer les faits qui vous sont reprochés, et que surtout je termine ainsi mon article : « La relation entre M. Chirac et (M. Blondel) illustre bien cette rencontre fructueuse entre une offre de clientèle d’un côté et une demande de faveur de l’autre. Rien que pour savoir si cette révélation est fondée, le procès intenté à l’ex-président Chirac et à ses neuf compagnons de fortune dont fait partie M. Blondel, mérite d’être conduit à son terme. Il permettrait d’ouvrir les yeux, si les faits sont établis, sur une conception de la politique qui aurait corrompu par le clientélisme la vie politique et syndicale française depuis 40 ans sinon plus. D’un mal peut naître un bien. Qui sait ? Un syndicalisme nouveau qui refusera le chantage du clientélisme, peut un jour voir le jour. »

 

III- LE DANGER DE NE POUVOIR OBTENIR JUSTICE

Il est à craindre qu’avec l’invention de la QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) qu’un de vos co-accusés a soulevée, votre procès n’ait jamais lieu si les hautes cours décident d’estimer que les faits reprochés sont désormais prescrits, puisque la loi prévoit qu’en matière d’abus de biens sociaux, ils le sont trois ans après leur commission et non après leur découverte, comme la jurisprudence de la Cour de cassation en avait décidé.

 

Voyez, Monsieur Blondel, le danger que représente pour la démocratie et la paix civileune institution judiciaire qui en vient à ne pas pouvoir juger. Un citoyen présumé innocent comme vous l’êtes de droit, risque de voir peser le soupçon, en l’absence de tout jugement.

 

Vous n’ignorez pas que depuis César, « la femme de César ne doit pas même être soupçonnée ». Ce qui vaut pour le pouvoir, le vaut encore plus pour le contre-pouvoir qu’est un syndicat. N’est-ce pas ce qui devrait inspirer la conduite d’un syndicat responsable ? Paul Villach

 

 


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