Troisième partie. EOLIEN. Et il est affligeant que le commentaire de Stéphane Lhomme soit replié par une bande de crétins ignorants.
Nucléaire ; Idée fausse : « Implanter des éoliennes n’arrêtera jamais la construction de centrales nucléaires. »
En Europe, en une dizaine d’années, il a été implanté environ 30 000 mégawatts éolien. Cette puissance représente l’équivalent d’une douzaine de réacteurs nucléaires. Ces réacteurs nucléaires n’ont pas eu besoin d’être construits.
Durant ces dix dernières années, seulement un ou deux réacteurs nucléaires ont été mis en service en Europe. Parmi toutes les sources de production électrique implantées en Europe ces dix dernières années qui ont permis de supplanter le fort ralentissement de la filière nucléaire, c’est la filière éolienne qui s’est le plus développée.
Les industriels du nucléaire ne s’y trompent pas : ce sont des acteurs importants de l’éolien. Ainsi, le fabricant d’éoliennes Jeumont appartient au groupe nucléaire français Areva.
Implanter des éoliennes est plus rapide et plus souple que d’implanter des centrales nucléaires. Il faut environ deux fois moins de temps (5 ans pour un parc éolien contre 10 ans pour une centrale nucléaire) entre les premières études et la mise en service.
Le MW installé éolien coûte moitié moins que le MW nucléaire. Si on fait référence au programme allemand des 6 dernières années, l’équipement s’est fait au rythme de 9 à 10 MW par jour ouvrable. L’installation des éoliennes est devenue une opération routinière qui prend quelques jours et la mise en service suit sans délai la fin des travaux. Sur le plan financier l’immobilisation des capitaux a donc une durée très réduite. A l’opposé, la construction, par exemple, d’un EPR va durer 6 à 7 ans avec une phase d’essais de plusieurs mois, pour au bout du compte avoir une installation produisant à peine plus annuellement, pour le même investissement de 3 Md d’Euros, qu’un parc éolien de 3 GW, lequel aurait été construit en environ 1 an au rythme allemand et aurait donc déjà produit l’équivalent de 5 à 6 ans de la production électrique de l’EPR au moment de sa mise en service.
Dans un contexte de libéralisation du marché de l’électricité, le montage financier (investissement en milliard d’€) et l’assurance du risque (l’Etat n’a plus à être partie prenante) complexifient l’implantation des centrales nucléaires.
Les réserves d’uranium risquent d’être épuisées dans un siècle, les centrales nucléaires devront donc être remplacées par d’autres systèmes de production d’électricité.
Les surfaces immobilisées par un système de production éolien sont du même ordre à énergie produite égale que leurs équivalentes nucléaires. Une centrale nucléaire d’EDF a un ratio de production de l’ordre de 100 GW à l’hectare (plus en bord de mer mais c’est alors à l’éolien off shore qu’il faut la comparer), mais il s’agit d’une superficie horizontale, alors que l’éolien n’immobilise guère plus de 10% au sol de la surface balayée par son rotor, voire moins encore en zone agricole, ce qui lui confère une densité énergétique d’occupation foncière équivalente.
POUR PLUS D’INFORMATION :
Nicolas MOREL, Nucléaire : Le coût réel de l’énergie atomique, Domaine Public, hebdomadaire romand d’analyse, de commentaire et d’information sur l’actualité suisse, n° 1 540, 6 décembre 2002