5/ Coût centrales à gaz.
>>« Réponse : Il s’agit de centrales au gaz naturel à cycle
combiné. Le remplacement par le biogaz peut s’opérer dans un second temps.. ».
Jusqu’à maintenant nous résonnions uniquement en termes de
coût d’investissement car éolien, STEP ou nucléaire sont des énergies “de
capital”. Ce raisonnement est erroné pour les centrales combiné gaz dont le combustible
constitue la MAJEURE partie du coût : vous devez nécessairement prendre en
compte l’importation de 2e17 J de gaz naturel. Cela représente selon le cours
du gaz entre 1,4 et 4,3 G€ si tout se passe bien.
Pourriez-vous motiver votre choix d’un coût à 0,80 €/W,
sinon il vous faudra passer à 2$/W
>>« Réponse : Il
s’agit d’un comparatif des coûts d’investissement. Le scénario B 90% nucléaire
comprend également une composante gaz (10%). La
production en ruban du nucléaire a en effet besoin d’être assistée par
du gaz. »
Plan A : Le rôle du gaz pour le nucléaire est de gérer
une partie extrême de la pointe, sachant que les centrales nucléaires ont fait
de très grand progrès dans le pilotage et les variations de puissance.
Plan B : Le rôle du gaz est de se substituer INTEGRALEMENT
a la production éolienne pour les pannes de vent, AINSI que de gérer la pointe.
Il y a donc un investissement triple pour votre plan A (90
GW par rapport à 30 GW). De plus, les progrès en termes de gestion de réseau et
d’effacement de la pointe favorisent votre plan B en diminuant les nécessités
de pointes, mais ne remplaceront pas le manque de vent.
Par ailleurs c’est étrange, les 68 TWh d’hydraulique
français disparaissent de vos tableaux. Avec un peu de progrès sur le réseau,
le pilotage des centrales nucléaires et hydroélectriques, l’on pourrait se
passer de gaz, non ?
>>« (ou par une STEP, mais alors
les coûts sont plus élevés, j’ai retenu l’hypothèse gaz). »
Si c’est ce que vous dites, remplacez toutes vos STEP par du
gaz dans votre plan A, parce que c’est exactement ce qui se produira.
>> « S’ajoute aussi les
frais en combustible nucléaire, mainetenance etc. Bref, l’intégration des frais
0&M rendrait le scénario renouvelable plus favorable para rapport au
scénario nucléaire. »
Il n’y a bien sûr aucune maintenance pour les éoliennes ou
les STEP, ni aucun coût de fonctionnement, ni aucun coût du combustible
biogaz... Soyez cohérent. Par ailleurs, les éoliennes ne consomment
aucun carburant mais mangent à la construction des lanthanides lourds que les
chinois ont par ailleurs décidé de ne plus nous vendre. Prenez-vous donc en
compte ce point dans votre scénario ?
Votre dernière phrase est un acte de foi.
8/Durée de vie
>>« Réponse : La
durée de vie d’un barrage hydro (STEP) est supérieure au siècle.
Vous remarquerez que je n’ai pas touché au coût
d’investissement des STEP
>> « La durée de vie
d’une éolienne est d’environ 30 ans. « Given that many turbines from
the 1970s still operate today, a 30 yr lifetime is more realistic.” (page 154) » Pour ce qui concerne
les éoliennes offshore, nous manquons encore de recul, mais les éoliennes danoises
offshore agées de 16 ans fonctionnent encore très bien aujourd’hui :Oldest offshore wind turbines still in flawless condition
»
Soyons donc optimistes, éolien : 30 ans, EPR : 60 ans.
Toujours ce facteur 2.
Vous êtes coincé : vous devez nécessairement aller vers l’offshore
pour votre plan et c’est la part la plus incertaine de votre plan. Nous verrons
ce que donnera l’avenir, quand les premiers monstres terrestres et flottants
continueront à tenir vaillamment dans les vents puissants, et pour les
offshore, sous le sel, les algues et les mollusques. Vous conviendrez qu’il est
aujourd’hui très hasardeux de se prononcer sur une durée de vie de l’éolien de
plus de 40 ans, non ? Cela doit donc être NECESSAIREMENT estimé dans vos
calculs, vos calculs doivent aller à 50 ou 60 ans.
Et comme vous proposez un changement radical de notre mode de
production, il ne faudrait pas que dans 25 ans, 60 millions de français se
soient rendus compte de l’énorme erreur de calcul.