Poser la problématique en terme de comparaison des gestions privée et publique est erroné. ce qui est déterminant c’est la prise en compte de l’ensemble des enjeux et des risques par rapport à l’intérêt général.
En ce qui concerne le nucléaire, la question porte principalement sur le niveau de risque acceptable : doit-il tendre vers zéro en terme de sauvegarde de l’intégrité et de la santé de la population ?
Si la réponse est oui, on ne voit pas comment un tel système géré par des intérêts privés pourrait y parvenir car le problème majeur pour un opérateur privé est le coût à engager pour se prémunir de la perte d’exploitation et des dégâts collatéraux et non la perte d’exploitation elle-même, ce qui revient à dire qu’avec un risque qu’on veut faire tendre vers zéro les investissements de sécurité finissent par coûter plus cher que la perte d’une partie de l’outil de production et des indemnités potentielles et donc entraîneront une diminution des profits.
Si la réponse est non, la gestion privée sera probablement plus appropriée mais il faut alors admettre que l’accident nucléaire fait partie du marché passé et que son occurrence sera calibrée par rapport au risque financier accepté par l’opérateur même s’il s’en défend et non pas par rapport au risque humain encouru par la société même s’il s’y engage.
Domaine ou la gestion publique est largement supérieure à la gestion privée du point de vue de l’intérêt général : la défense intérieure et extérieure. En effet, les agents privés répugneront à sacrifier leur vie et dirigeront leurs services vers le plus offrant car leur motivation est financière et non de principe.