@ criticaldistance

Je ne parlerai pas des deux autres, n’ayant pas étudié leur programme et ce qu’ils représentent, mais il me semble que vous faites de la critique gratuite et de mauvaise foi en ce qui concerne Villepin. Certes, le revenu citoyen de 850 euros est critiquable et il n’est pas le seul candidat à le proposer. Certes, il a mené des réformes antisociales par le passé (dont certaines, pas si antisociales que ça : je pense notamment aux « Pôles de Compétitivité »). Cependant, le programme de DDV ne se limite pas au revenu citoyen. C’est aussi :

- la sortie de l’OTAN et tout ce que cela implique en matière de politique étrangère, notamment dans nos relations avec l’Afrique du Nord
- la liquidation du bouclier fiscal (qui servira entre autres à financer le revenu citoyen, dont le coût est estimé à 30 mds, contre 90 pour le bouclier fiscal)
- une remise à plat de la fiscalité
- une restauration de la primauté de l’État (et ça, à moins d’être du côté du Grand Capital, on ne peut vraiment pas être contre) : 10 ministères au lieu de 30, et 8 régions au lieu de 22
- une réforme de l’entreprise, avec ce qu’il appelle la promotion d’une « cogestion à la française » qui attribuerait 30% des potes au conseils d’administration aux salariés
- la fin des pseudo-débats autour de la laïcité, de l’identité et de la religion
- la remise à plat de la réforme des retraites imposée de force par Fillon et Sarkozy
- une vraie réflexion concernant l’agriculture (il va même jusqu’à proposer une sortie européenne commune de l’OMC pour les produits agricoles)

Rien que pour tout ça, il mérite d’être pris très au sérieux. Enfin, il y a ce paragraphe énigmatique, trouvé par hasard dans l’un des textes fondateurs de son parti :

"Si, malheureusement, l’Europe n’affirmait pas la volonté de se développer et de bâtir des projets suffisamment ambitieux, nous nous réserverions d’exercer l’opting out lorsque nos intérêts vitaux l’exigeraient."

Sans aller jusqu’à faire de la sortie de l’euro son cheval de bataille, car il n’est pas démagogue, M. de Villepin n’ignore pas pour autant les intérêts de son pays.