• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Thierry LEITZ

sur La fin d'un monde : 11/09/2001 – 11/03/2011


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Thierry LEITZ 4 avril 2011 11:14

Article utile et intéressant ! Bravo !
Vous mettez en lumière trois éléments de ce système qui semblent à bout de souffle. La confiance en prend un coup et cela peut et devrait mener à des réflexions salutaires sur le changement de paradigme nécéssaire.
Cela montre aussi les limites en compétences de l’Homme pour se diriger et gérer cette planète dont il n’est que locataire et n’a pas finalement la légitimité à décider de tout pour le bien de tous.
C’est pourtant le discours rationaliste technocratique pur sucre qui domine et qui a présidé entre autres au choix nucléaire sans débat ni aval démocratique.
La réponse « c’est une affaire d’experts » est bien commode d’une part en raison de la complexité relative des sujets et d’autre part du fait des enjeux financiers et politiques énormes -donc des profits privés considérables- qui ont encore besoin de DECISION et pas de DISCUSSION.
On vend ce mode de gouvernance à coups de Kw/h « bon larché », d’abondance et d’indépendance face au pétrole, et récemment d’énergie décarbonnée.
Autant d’arguments à double tranchant... Mais on ne montre que l’avers de la médaille.

Le revers, c’est, au-delà des risques divers et variés, le coût démesuré d’une relance élargie du nucléaire : 
- Le fiasco EPR nous le rappelle clairement : doublement des délais et devis (on parle de 7 milliards d’euros pour une centrale EPR)
- le parc prend de l’âge et son remplacement devient un enjeu MASSIF, même en restant dans du connu, le coût sera considérable. 58 réacteurs à remplacer sur 30 ans...
- le démantèlement représente un coût sans contrepartie qu’il faut intégré au coût global d’une relance massive du nucléaire.
- un programme financé à l’époque par les fruits d’une croissance fraîche résultant des sacrifices et de l’élan gaulliste d’après 45. (et d’une TVA de 33,33% encore début 1980 !)
- la situation aujourd’hui est tout autre : besoins sociaux, croissance en berne et dette abyssale dont les seuls intérêts aspirent nos contributions au profit (facile) de rentiers au 2/3 internationaux.
- je ne parlerai pas d’ITER qui va consommer 15 voire 30 milliards€ de crédits sur 30 ans et l’équivalent en puissance d’un réacteur nucléaire en phase d’expérimentation, sans qu’on sache si « çà va le faire » et qui est de plus construit en zone sismique (!)

Des solutions peuvent exister, mais pas dans cette poursuite obstinée du « toujours plus ». Diviser par deux les conso électriques dans tous secteurs (éclairage public, privé, entreprises) et avancer dans la validation d’un bouquet d’ENR adapté aux ressources et aux besoins. Isoler, cesser le gaspillage... Une révolution des mentalités, rien que çà.

Si la catastrophe du 11/3/11 ouvre ces débats au public, elle aura été utile au progrès.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès