que du beau mode au baptême du FN
Le 5 octobre 1972 a eu lieu le congrès constitutif du Front national pour l’unité française, communément appelé Front national, l’élection de Jean-Marie Le Pen comme président et du journaliste François Brigneau comme vice-président.
Parmi les fondateurs du nouveau mouvement, on pouvait relever les personnalités suivantes :
- Georges Bidault, le successeur de Jean Moulin à la tête du CNR, ancien Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du GPRF et de la Quatrième République, ayant rompu avec l’attachement à de Gaulle au moment de la guerre d’Algérie, alors chef du Mouvement pour la justice et la liberté, partira presque immédiatement le 12 octobre 1972 tout en conservant des relations d’amitié avec la plupart des nationalistes ;
- Pierre Bousquet, secrétaire général du Parti de l’Unité Française et ancien de la division SS Charlemagne. Il partira en 1981 ;
- François Brigneau, ancien milicien, condamné pour collaboration avec les nazis, puis à Ordre nouveau, journaliste à Minute et au Crapouillot, cofondateur avec Antoine Blondin et Pierre Boutang de nombreux journaux comme La Dernière lanterne qui deviendra La Fronde et enfin Rivarol, ancien des Comités Tixier[1] ;
- Dominique Chaboche, ancien de Occident ;
- André Dufraisse, ancien collaborateur, membre du Parti populaire français (PPF) et de la LVF ;
- François Duprat, journaliste et ancien de Ordre nouveau, diffuseur du négationnisme, assassiné en 1978. Les auteurs du crime n’ont jamais été retrouvés ;
- Pierre Durand ;
- Roland Gaucher, ancien collaborateur,
historien du communisme et romancier engagé dans la dénonciation de la
dictature dans les démocraties populaires, journaliste à Minute, Initiative nationale Itinéraires, L’Auto-Journal,
avec Barthélemy et Brigneau la personnalité la plus influente et la
plus décisive sur le nationalisme recomposé de la seconde moitié du XXe siècle ;
- Léon Gaultier, ancien proche collaborateur du Secrétaire général à l’Information du gouvernement du Maréchal Pierre Marion, un des fondateurs de la Milice, il a combattu sous l’uniforme allemand de la Waffen-SS sur le Front de l’Est durant l’été 1944[2], il a travaillé après sa libération pour l’agence Havas,
et a été l’un des cofondateurs avec son ami Jean-Marie Le Pen de la
SERP : s’il n’est pas directement un fondateur du parti, il y
participera après dans la traversée du désert mais sera progressivement
écarté du cercle des amis de Jean-Marie Le Pen au début des années
1980 ;
- Roger Holeindre, ancien résistant, ancien de l’OAS, alors président du Parti de l’Unité Française ;
- Alain Robert, pour Ordre nouveau et le GUD.
- Victor Barthélemy, ancien du Parti communiste français, puis de la LVF, puis secrétaire général du PPF (voir son livre de mémoires Du communisme au fascisme), l’un des deux animateurs français avec Maurice Bardèche du Mouvement social européen, partira en mai 1978 ;
ou comment Vichy a fait son retour en politique.