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Commentaire de J. GRAU

sur Le racisme expliqué par le capitalisme ?


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Jordi Grau J. GRAU 11 avril 2011 10:22

Je suis en grande partie d’accord avec votre article. Le racisme, la xénophobie, la stigmatisation des gens différents, tout cela est considérablement accru, sinon créé, par la concurrence. Dès qu’il y a une rareté des biens (matières premières, territoire, emplois, etc.), il y a conflits entre plusieurs groupes rivaux. Cette rareté peut être naturelle ou artificiellement créée par le système économique, mais le résultat est toujours le même. D’autre part, il y a une tendance de l’être humain à « naturaliser » les différences entre les groupes, c’est-à-dire à considérer comme naturelles des différences qui n’en sont pas. La religion (l’islam, par exemple) ou la langue (l’arabe, par exemple) sont des caractéristiques cuturelles, mais on a vite fait d’en faire des caractères naturels, et de penser que tous les musulmans ou tous les Arabes sont pareils, et incapables d’évoluer à cause de leur culture. Il en va de même pour les femmes et les hommes, dont les différences sont sans doute plus culturelles que naturelles.

Bien entendu, la perpétuation du système a besoin de cette naturalisation des différences. Si les chômeurs (ou les travailleurs qui craignent de se retrouver aux chômage) se voyaient d’abord comme des êtres humains, et non comme des « Français de souche », des Arabes, des Chinois, des Maliens, etc., ils feraient front contre leurs maîtres et contre un système économique qui maintient artificiellement une concurrence entre eux pour pouvoir mieux les affaiblir et les exploiter.

Cela dit, le capitalisme n’est pas le premier système inégalitaire de l’histoire, et il n’est peut-être pas le dernier. Déjà au Moyen Age, les chômeurs du Limousin étaient considérés comme de vilains immigrés par les Auvergnats ou les Bourguignons. Cf. à ce sujet Les métamorphoses de la question sociale, du sociologue Robert Castel. A l’époque, la xénophobie faisait rage ENTRE « Français de souche »... Si donc le capitalisme disparaissait - ce que je souhaite, pour ma part - il n’est pas tout à fait sûr que le racisme, l’ethnocentrisme, la xénophobie et le sexisme disparaîtraient avec lui...


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