• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de hommelibre

sur Des prostituées magnifiques contre le féminisme abolitionniste


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

hommelibre hommelibre 11 avril 2011 17:13

Je n’ai pas vraiment développé le thème de la liberté en lui-même, il me semble difficile d’y croire ou non. D’ailleurs il m’intéresse plus d’en débattre que de demander qu’on y croie. J’aborde dans cet article la liberté de choix de vie et de disposer de son corps. Cela me paraît être parmi les libertés fondamentales.

Qu’il y ait nécessité à établir des règles collectives, d’accord avec vous. Je n’ai d’ailleurs pas dit le contraire, je n’ai pas dit ce que vous m’attribuez. Mais l’équilibre entre la liberté individuelle et la règle collective demande régulièrement à être remise sur le métier. La règle collective n’a pas à prétendre tout gérer. La loi, et donc l’Etat, posent les limites qui empêcheraient les autres de vivre : ne pas tuer, ne pas voler, etc. Si l’Etat veut aller plus loin et dire ce qui est bien moralement, il sort de son rôle laïc. Cela devient un Etat religieux ou para-religieux.

Or c’est ce qui se passe avec la tentative de criminaliser le client des prostituées. Aucune prostituée n’est obligée de dire oui à un client (sauf forcée, ce qui est alors pénal). On ne peut donc traiter le client d’esclavagiste comme le font les abolitionnistes. Le faire est abusif, c’est dire ce qui est bien ou mal alors qu’aucun acte ne permet de prétendre qu’il y a esclavagisme. Le mot esclavagisme est précis. On ne peut lui faire dire n’importe quoi sous un prétexte moralisateur. Si le client n’est pas esclavagiste et s’il n’y a pas de réseau mafieux alors la prostituée est libre. Après c’est une question de rapport de force pour savoir qui va gagner : la liberté de choisir sa vie ou le contrôle de l’Etat sur les individus.

Les débats moraux doivent se passer en dehors de l’Etat, qui éventuellement validera un consensus général par une loi dans des domaines où c’est réellement son rôle.

Sur la prostitution forcée il y a consensus général. Elle tombe déjà sous le coup de la limitation de la liberté de l’autre et la coercition.

Le contrat est la base d’une relation saine. La loi sanctionne le non-respect d’un contrat. Le meurtre par exemple est le non-respect d’un contrat de base - celui qui dit implicitement : je te laisse vivre et tu me laisses vivre. La société du contrat, avec une force neutre d’interposition (la Justice et l’Etat) pour les non-respects de contrat, est une société civilisée respectueuse de ses membres.

Le contrat c’est à la fois la liberté et la responsabilité. L’excès de libéralisme (ou de liberté) ne doit être fustigé et corrigé que quand il y a atteinte à autrui - comme c’est le cas avec la dérégulation financière.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès