Pas d’accord avec vous Sylvain
D’abord, le CPE est limité dans le temps et dans sa destination, la remise en cause du droit du travail est donc relativement faible.
Ensuite parce que les principes de droit que vous rappelez, avec JJ Rousseau en renfort, sont loin d’être une réalité dans leur application et je vous lis depuis suffisamment de temps pour savoir que je n’ai pas besoin de développer cette opinion.
Il existe donc beaucoup de salariés qui subissent des injustices et qui ne se défendent pas.
Pas content le salarié !
La charge des tribunaux prudhommaux atteste cependant qu’il reste des salariés qui entamment une procédure. Ceux-là vont obtenir gain de cause dans à peu près 70% des cas.
Concernant la réticence d’un employeur à l’embauche d’un CDI, je peux vous dire qu’une bonne partie du problème est là (l’autre étant le montant des charges, taxes et impôts divers). Notre cher Code du Travail et son cortège de conventions collectives et d’accords étendus, sont devenus si complexes que plus personne ne peut jurer de rien. Quand un employeur sait qu’il peut jouer plusieurs mois de salaire en indemnités s’il fait une erreur de choix, il a les jetons et ce qui est vrai pour un artisan qui embauche un ouvrier l’est tout autant pour une entreprise plus importante qui recrute son Directeur Commercial ou son Responsable Développement.
Pas content le patron !
Le bon contrat est in fine celui qui repose sur la confiance. Oui je sais, c’est démodé, mais on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’un salarié heureux est d’abord quelqu’un qui se sent bien dans sa boîte, donc en confiance, et qu’un patron heureux et celui qui voit son salarié bosser avec plaisir et donc efficacité.
Le droit du travail devrait être repensé pour bloquer les crapules (il y en a des 2 côtés) et non pour emmerder tout le monde !
Notre droit actuel a l’apparence d’un droit social, qui protège le salarié, mais les différents témoignages qui suivent l’excellent article d’Aurélie, montrent bien que le salarié n’est pas vraiment protégé, même le CDI est précaire.
Alors que faire ? En rajouter une couche dans notre Code du Travail ? Bof !
Moi je préférerais que l’on fasse en sorte de pouvoir trouver du boulot aussi facilement qu’on en perd ! Une utopie ? Pour ceux qui refusent de se bouger sans doute, mais faut-il pour autant que ceux qui ont envie de courrir restent assis ?
Le CPE est précaire ? Et alors ? La vie est précaire et en plus on sait qu’elle se termine toujours mal !
Et pour faire un peu dans la provoc, je dirais que si ça tourne aussi bien pour les patrons (référence à la casse du droit du travail), il y en aura davantage, ce qui fera marcher l’économie et donc créera des emplois...
Laissez-moi un peu rêver Sylvain !