Et bien sûr, ça attaque les vilains censeurs qui osent penser différemment que le facho moyen
Le problème n’est pas qu’ils « osent penser différemment », mais qu’ils manient de manière pavlovienne et agressive l’anathème et l’amalgame sans une once de réflexion et sans même se poser une seconde la question « mais qu’essaie-t-il de dire ? ». Personne ne leur en voudraient s’ils se contentaient d’exprimer calmement leur désaccord en exposant leurs arguments sans passer par cette phase d’hystérie insupportable.
Mais cela dit je crois que Ménard n’est pas un vrai de vrai. On sent chez lui une secrète admiration pour les esprits libres, quand il interviewe Nabe par exemple, ou quand il défend du bout des lèvres le droit de Dieudonné à s’exprimer. Mais il n’y va pas à fond. Ce n’est pas en sortant un livre sur Le Pen avec 5 ans de retard qu’il rentre dans la cour des martyrs de la liberté d’expression. Sans cesse donner un gage à la pensée dominante en précisant bien qu’il n’est pas du tout d’accord avec les gens qu’il défend, ça ne fait de lui qu’un demi-grillé, encore réintégrable par le système. Il n’est même pas obligé de dire « je suis 100% d’accord avec Dieudonné/Le Pen », mais il peut toujours ne rien lâcher à ce sujet, quand les Inquisiteurs des médias lui somment cette abjuration qu’il lâche un peu trop facilement. Laisser planer le doute, c’est le meilleur moyen de faire enrager les cons, qui plaqueront alors sur vous tous leurs fantasmes antifascistes.
Enfin bref, Robert Ménard a le droit de sortir son livre que personne n’a encore lu, mais ce n’est pas parce qu’il s’est attiré les foudres de quelques crétins contre qui il mérite d’être soutenu que ça va être mon héros.