L’affaire Robert Ménard
La charge est donnée. Les humoristes, eux aussi, apportent « leur pierre à l’édifice ». Ils entendent lutter contre « la lepénisation » des esprits et sauver la République d’un futur 21 avril bis. Le projet est noble…certes. Mais à force d’étriller toute personne qui ne pense pas comme eux, les « résistants » finissent par ressembler, étrangement aux « fascistes » qu’ils combattent. Comme leurs ennemis, ils usent des mêmes métaphores. Parlent de « virus », de « maladie ».
Le dernier livre de Robert Ménard, au titre provocateur – Vive Le Pen ! – a suscité un tollé, certains se demandant s’il ne s’agit pas d’un ralliement aux thèses du Front national ou d’une conversion au long cours…
Pour prouver la mutation du journaliste, on fouille son passé, on exhume ses « dérapages », podcasts à l’appui, dans l’espoir d’un repentir. Mais ces prêcheurs de morale – payés pour défendre l’institution – oublient bien vite que l’ancien président de Reporters sans frontières est avant tout un libéral. Un chantre de la liberté d’expression, capable de défendre aussi bien Guéant que Dieudonné.
Robert Ménard est un personnage haut en couleur qui fait, du contre-pied et du pluralisme : son fonds de commerce. Il est à la fois libertaire, conservateur, tiers-mondiste.
Lorsqu’il déclare, quitte à heurter des « progressistes », que la « France doit rester la France » et que les mosquées ne doivent pas supplanter les églises, « l’insolent » s’inscrit dans une culture gaulliste, différentialiste. Il ne fait que reprendre… après tout, les propos du général qui, à l’époque, ne choquaient pas l’intelligentsia. Rappelons les indiscrétions élyséennes de l’insoumis, révélées par le métronome Alain Peyrefitte : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de Musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisons l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
On connaît maintenant le mentor de ces « iconoclastes », artificiers aux heures de grandes écoutes. On croyait entendre du nouveau, de l’inédit, de l’insolite. On a du familier… du banal.
« L’accusé Ménard », non seulement, n’a rien inventé. Mais excelle – en plus- dans le plagiat, le copier coller. Avant de crier au scandale ou de déclencher l’alarme, symbole de la « peste brune », vérifions nos sources… On s’épargnera bien des émotions !
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