A priori, un pays dans lequel les citoyens peuvent boire de l’eau potable qui sort d’un robinet, se chauffer, se soigner, étudier, passer plus de temps en famille ou entre amis que dans un embouteillage parce qu’il est équipé de transports collectifs efficaces, faire de la recherche fondamentale pour toujours mieux comprendre l’univers dans lequel il vit, etc. est plutôt « mieux » qu’un pays dans lequel la population ne mange pas à sa faim, est blindé de maladies, ne dispose que d’animaux pour se déplacer (je ne dis pas que c’est pas bien, je dis simplement qu’elle n’a pas le choix), etc.
1) A priori, il y a des chances pour que le citoyen du second pays qui rend visite au premier pays trouve qu’il est plus agréable de vivre dans ce premier pays plutôt que dans sa misère.
2) Ce qui fait la richesse du premier pays, ce n’est en aucun cas son confort matériel relatif, mais le potentiel créatif (intellectuel, culturel, émotionnel, économique, politique...) de la population qui a permis ce relatif confort matériel.
Si on considère 1 + 2, on voit certes que des territoires valent plus que d’autres, mais surtout que ce « mieux » est relatif et doit toujours être remis en question : si la société qui va « mieux » se repose sur son relatif bien-être, sa population risque fort de devenir oisive et même de détruire ce relatif bien-être qu’elle a créé. C’est ce qui se passe dans nos sociétés occidentales : on est passés culturellement d’une société de production (toujours dépasser les acquis relatif de la génération précédente) à une société de consommation et de guerre.
On peut donc faire l’hypothèse que si le citoyen du pays où il fait relativement bon vivre estime de son devoir d’offrir au citoyen du pays miséreux les moyens de son propre développement (il lui explique comment ça marche, mais c’est à lui de le faire), alors le pays miséreux ira mieux, et ce sera autant de gagné pour le pays où il fait bon vivre, car ils pourront partager leurs richesses, échanger des idées, etc. C’est ni plus ni moins que le principe du Traité de Westphalie que souhaiterait rayer des manuels d’histoire l’oligarchie financière.
Dans toute l’affaire, ce qu’il y a d’universel, ce n’est en aucun cas un quelconque revenu, mais un potentiel de créativité humaine. Celui-ci trouvera son reflet dans la sphère économique via des accords entre nations de type Bretton Woods (taux de changes fixes entre nations souveraines permettant d’améliorer les conditions de vie de l’homme et de l’univers sur le long terme).
Condition sine que non : que l’humanité coopère avec l’univers pour y développer la vie, humaine, animale, végétale. Il ne s’agit pas de vanité, mais de ce qui est peut-être l’un des plus hauts niveaux de responsabilités qui incombent à l’homme. Ce dernier a son libre-arbitre : il peut laisser les déserts progresser, ou les reverdir pour qu’il y ait plus de vie animale, végétale, humaine. Il peut se reposer sur son relatif confort immédiat et épuiser les ressources de la planète, ou prendre le risque de découvrir de nouveaux principes physiques universels pour dépasser un certain stade de développement et le partager.