Vous avez raison de soulever ces difficultés. Etendre la responsabilité aux actionnaires est effectivement un sujet délicat. Le facteur 10 que j’ai indiqué dans un commentaire est peut être irréaliste. Il faut corrélativement leur donner un vrai pouvoir de révocation de la direction et leur permettre de voter sa rémunération. Il s’agit vraiment de découvrir une nouvelle forme de société qui réponde aux besoins de sécurité des industries à risque.
Il y un équilibre à trouver. La législation actuelle n’est en tout cas pas assez pénalisante pour les dirigeants. Ils sont plus incités à se conformer à des lois pléthoriques plutôt qu’à prendre les bonnes décisions de sécurité par eux mêmes. Lorsqu’ils obéissent à toutes les lois ils sont « couverts ». la société peut effectivement faire faillite mais leurs rémunérations des années précédentes ne seront jamais remises en cause. Ce qui est pris n’est plus à prendre.
Mais je suis d’accord avec vous il faut manier cela de façon prudente et ne pas tout chambouler sous prétexte d’une crise.
En revanche le partage du travail et le cloisonnement des responsabilités (qui sont une forme de limitation de la responsabilité), me paraissent nécessaires et utiles en général. Sans cela on ne pourrait pas entreprendre. Je ne vois pas de problème au sujet de prêt bancaire que ma banque ferait à Tepco. Dans le modèle actuel, si Tepco fait faillite, la banque perd son argent (principe de la responsabilité limitée). Dans le modèle préconisé , la banque pourra peut-être en récupérer un peu plus auprès des actionnaires et des dirigeants de Tepco. La notion de créanciers privilégiés et chirographaires étant à exclure to-ta-le-ment dans un modèle libéral, cela va de soi.