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Commentaire de Patrice Gollier

sur Grippe aviaire et OGM : des vecteurs du même type


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Patrice Gollier (---.---.56.166) 11 mars 2006 16:03

Vous reprenez dans votre commentaire in extenso de nombreux passages issus du site internet de l’ONG « Grain », dont vous vous ré-appropriez le contenu.

Ceux-ci correspondent manifestement à vos convictions et cela vous a suffi.

Vous devriez vértifier la crédibilité de vos sources avant qu’elles n’étayent abusivement votre raisonnement.

Il est ainsi mentionné dans ce même site, à partir de la déclaration suivante (et pertinente) de la FAO : "Les déplacements des oiseaux migrateurs ont déclenché des cas de contamination dans plusieurs pays et régions simultanément.

La FAO, Novembre 2005 [11]"

Le commentaire hallucinant qui suit :

« En dépit de telles déclarations de la FAO ou de l’OMS, il y a peu de preuves attestant que les oiseaux migrateurs portent et transmettent le virus H5N1 fortement pathogène. Après recherche de la maladie chez des centaines de milliers d’oiseaux sauvages, les scientifiques n’ont que très rarement identifié des oiseaux porteurs de la grippe aviaire sous une forme fortement pathogène. »

Ce qui se passe en Europe et en France depuis quelques semaines atteste sans contestation poosible le fait que certains oiseaux sauvages sont porteurs et vecteurs de la maladie. Les cygnes et canards sauvages atteints dans l’Ain sont pour la plupart issus d’Europe centrale (et non d’Afrique), où l’hiver s’est montré particulièrement rigoureux.

Vous devriez, au lieu de vous enfermer dans une théorie sans fondement sur l’origine de la maladie, que vous prêtez sans raison aucune à l’aviculture intensive asiatique (le péril jaune ?), vous interroger sur l’origine du cas ayant affecté un élevage « industriel » de dindes dans l’Ain.

Plus de 10 000 animaux, confinés et donc sans contact extérieur, ont été atteints et abattus. Cela fait de la France le seul pays d’Europe dans lequel un élevage a été atteint, avec des conséquences désastreuses pour l’ensemble de la production française interdite aujourd’hui d’exportation dans plus de 50 pays. Les conséquences en sont dramatiques pour l’ensemble de la filière avicole, qui subit des pertes sans précédent et va se trouver contrainte à engager fermetures d’abattoirs et plans sociaux. L’élevage concerné se trouve à Versailleux, à quelques centaines de mètres du premier cas de contamination H5N1 ayant touché des canards sauvages à Joyeux. La presse, notamment télévisuelle, s’est empressée après avoir longuement visité les bords d’étangs « contaminés » d’aller interviewer des éleveurs voisins et filmer leurs troupeaux, sans qu’aucune protection (combinaisons, bottes, etc...)ne soit employée. Saurons-nous si une équipe de télévision a visité l’élevage concerné (qui a exprimé la maladie 48 h plus tard)et laquelle ? Ou bien resterons-nous soumis à l’omerta journalistique, ce qui en soi justifie la création d’un site comme Agoravox ?

Aurons-nous les véritables conclusions de l’enquête en cours ?

La RESPONSABILITE des medias sera-t-elle enfin un jour engagée (et dans leurs comportements irresponsables comme c’est probablement le cas ici et dans leurs propos) ou bien occultée en permanence par la « liberté de la presse », tout aussi dévoyée que le « principe de précaution ».

J’en termine par votre volonté manifeste de privilégier les « petits producteurs de volailles d’Asie », au détriment des « gros industriels avicoles ».

C’est un faux débat, qui repose sur un choix affectif, ou à la rigueur « politique », mais en tous cas irrationnel. Les petits producteurs familiaux asiatiques ne sont bien évidemment pas responsables des évènements, pas plus que les oiseaux sauvages d’ailleurs.

Ils sont malheureusement à la fois premières victimes et VECTEURS malgré eux de la maladie. C’est parce qu’ils vivent, avec leur famille, au milieu de leurs volailles qu’ils sont les premières victimes. C’est parce que de nombreuses familles cohabitent sur les marchés ou dans les villages avec leurs volailles vivant dans leur propre habitation que l’épizootie devient endémique.

Souvenons-nous des étables laitières en France dans les années 60, où il était mentionné « étable indemne de tuberculose », après les premières mesures destinées à rationnaliser les élevages et la sécurité sanitaire et alimentaire qui leur est attachée.

L’homme est le premier vecteur de la maladie et le risque d’une mutation du virus H5N1, qui le rendrait transmissible d’homme à homme, hypothèse à l’origine de la psychose généralisée du moment, a beaucoup de chances de survenir dans des conditions où hommes et animaux malades coexistent durablement et en nombre important. C’est effectivement le cas dans les petits élevages familiaux d’Asie du Sud Est. La FAO et l’OMS ont raison d’attirer notre attention sur ces états de fait.Ce n’est pas parce qu’ils s’agit d’organismes multinationaux et importants qu’ils sont a priori suspects.

Le contester ressort à mes yeux de l’écologie mal pensée.

Tout aussi mal pensée que l’hystérie actuelle autour du principe de précaution, qui conduit à bloquer régulièrement des pans entiers de l’économie, sous prétexte pour nos chers politiques d’être irréprochables au cas où...


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