L’hystérie collective de la grippe aviaire est en train de prendre de l’ampleur en ce début 2006. Les médias télévisuels s’en donnent à coeur joie ! Jettant à tout va de l’huile sur le feu.
On ment sans relâche. Quelques vérités à rétablir, à savoir :
- la souche hautement pathogène H5N1 provient des élevages industriels et non des animaux sauvages......
- il n’y a pas plus de risque qu’une pandémie due à une humanisation du virus aviaire surgisse maintenant qu’en 1997, 1990 1960
A qui profite le crime ?
GRAIN qui est une organisation non gouvernementale internationale (ONG) dont le but est de promouvoir la gestion et l’utilisation durables de la biodiversité agricole fondées sur le contrôle exercé par les populations sur les ressources génétiques et les connaissances locales vient de publier un rapport : « Qui est le dindon de la farce ? Le rôle central de l’industrie avicole dans la crise de la grippe aviaire » qui est disponible sur le site http://www.grain.org/briefings/?id=195 qui jette un véritable pavée dans la mare de propagande actuelle sur la « situation pré pandémique de grippe aviaire ». On y apprend que cette épizootie partie d’Asie ne provient pas des petits élevages ou des oiseaux migrateurs mais que la crise actuelle proviendrait de l’industrie mondiale de la volaille dominée par des producteurs sans scrupule, pour qui les gens et les animaux sont de la matière biologique à stocker, manipuler, etc. Comme on stocke et manipule des sacs de ciments.
quelques citations du texte à lire en urgence :
Ce n’est pas la volaille de basse-cour ou la volaille élevée en plein air qui alimente la vague actuelle de cas de grippe aviaire sévissant dans plusieurs endroits du monde. La souche mortelle H5N1 de la grippe aviaire est essentiellement un problème de pratiques d’élevage de volaille industrielles. Son épicentre se trouve dans les fermes d’élevage industriel de Chine et d’Asie du sud-est et — alors que les oiseaux sauvages peuvent transporter la maladie, au moins sur de courtes distances — son vecteur principal est l’industrie avicole multinationale extrêmement automatisée qui envoie ses produits et les déchets de ses élevages autour du monde par une multitude de canaux. Les petits éleveurs de volaille et la diversité biologique ainsi que la sécurité alimentaire locale qu’ils soutiennent souffrent pourtant sévèrement des retombées de cette crise. Et, pour aggraver les choses, les gouvernements et les organismes internationaux, suivant les hypothèses éronnées sur la manière dont la maladie se répand et s’amplifie, continuent à prendre des mesures pour imposer le confinement et poussent à industrialiser davantage le secteur avicole. Dans la pratique, ceci signifie la fin de l’aviculture à petite échelle qui fournit la nourriture et les moyens d’existence à des centaines de millions de familles à travers le monde.
Des hommes dans des combinaisons de caoutchouc blanc et portant des masques à gaz attrapant des poulets dans les villages … Des poulets vendus et abattus sur les marchés de volaille vivante… Des oiseaux sauvages traversant le ciel… Telles sont typiquement les images diffusées par les médias dans leur couverture de l’épidémie de la grippe aviaire. Rares sont les photos représentant la prospère industrie multinationale avicole. Il n’y a pas de prises de vues de ses fermes d’élevage industriel frappées par le virus, et aucune image de ses camions surpeuplés transportant des poulets vivants ni de ses fabriques de produits alimentaires transformant « les sous-produits de la volaille » en alimentation pour poulets.
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Le choix des images envoie un message clair : la grippe aviaire est un problème d’oiseaux sauvages et d’élevage de volaille en basse-cour, et non celui de l’industrie moderne. C’est comme ça que l’élément d’information le plus fondamental nécessaire à la compréhension des récents cas de contamination par la grippe aviaire est exclu de la représentation qui en est donnée.
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La grippe aviaire n’a vraiment rien de nouveau. Elle coexiste plutôt paisiblement avec les oiseaux sauvages, les élevages de volaille à petite échelle et les marchés de volaille vivante depuis des siècles. Mais la vague de souches extrêmement pathogènes de grippe aviaire qui a décimé la volaille et tué des gens à travers la planète ces dix dernières années est sans précédent — comme l’est l’industrie multinationale avicole aujourd’hui.
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La transformation de la production de volaille en Asie ces dernières décennies est stupéfiante. Dans les pays d’Asie du sud-est où la plupart des cas de grippe aviaire sont concentrés — la Thaïlande, l’Indonésie, et le Viet Nam — la production a été multipliée par 8 en seulement 30 ans, passant d’environ 300 000 tonnes de viande de poulet en 1971 à 2 440 000 tonnes en 2001. La production de poulet de la Chine a triplé pendant les années 90 pour passer à plus de 9 millions de tonnes par an. Pratiquement toute cette nouvelle production de volaille a été produite dans des fermes industrielles concentrées à l’extérieur des villes principales et intégrées dans les systèmes de production transnationaux. [1] C’est l’endroit de reproduction idéal pour les souches hautement pathogènes de la grippe aviaire — comme la souche H5N1 menaçant d’éclater en pandémie de grippe humaine.
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Les déplacements des oiseaux migrateurs ont déclenché des cas de contamination dans plusieurs pays et régions simultanément. La FAO, Novembre 2005
En dépit de telles déclarations de la FAO ou de l’OMS, il y a peu de preuves attestant que les oiseaux migrateurs portent et transmettent le virus H5N1 fortement pathogène. Après recherche de la maladie chez des centaines de milliers d’oiseaux sauvages, les scientifiques n’ont que très rarement identifié des oiseaux porteurs de la grippe aviaire sous une forme fortement pathogène. [12] Comme la FAO l’a énoncé très récemment en novembre 2005, « Jusqu’ici, un examen approfondi des oiseaux migrateurs cliniquement normaux dans les pays infectés n’a produit aucun résultat positif pour le virus H5N1. » [13] Presque tous les oiseaux sauvages qui ont été testés positifs pour la maladie étaient morts et, dans la plupart des cas, ont été trouvés près des élevages de volaille domestique infectés. Même avec les cas actuels de H5N1 chez des oiseaux sauvages en Europe, les experts sont d’accord pour dire que ces oiseaux ont probablement contracté le virus dans la région de la Mer Noire, où le virus H5N1 est bien établi dans la volaille, et sont morts alors qu’ils se dirigeaient vers l’Ouest pour échapper aux conditions exceptionnellement froides dans le secteur.
Les groupes de défense des oiseaux nous ont aidés à comprendre à quel point les oiseaux sauvages sont les victimes et non les vecteurs de la forme fortement pathogène de la grippe aviaire. [17] Les souches fortement pathogènes de la grippe aviaire se développent dans la volaille, très probablement dans la volaille exposée à des souches plus bénignes qui vivent naturellement dans les populations sauvages d’oiseaux. Dans des exploitations d’élevage de volaille surpeuplées, le virus bénin évolue rapidement vers des formes plus pathogènes et fortement transmissibles, capables de sauter les espèces et de se propager de nouveau chez les oiseaux sauvages, qui sont sans défense contre la nouvelle souche. Dans ce sens, H5N1 est un virus de volaille tuant les oiseaux sauvages, et non le contraire.
Tout comme la « Révolution verte », la soi-disant « Révolution de l’élevage » qui a déferlé sur l’Asie ces dix dernières années a entraîné une rapide érosion génétique. Les systèmes de production locaux ont été remplacés par des systèmes intégrés qui reposent sur une seule source de stock génétique parental et les petites exploitations ont été encouragées à abandonner leurs races locales pour des races à haut rendement qui ne sont souvent pas adaptées aux conditions locales. Il en résulte que nombre de petits éleveurs dépendent désormais d’un nombre très limité d’espèces modernes qui ont été développées pour des exploitations industrielles.
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Au milieu de tout ce tapage autour de la grippe aviaire, l’organisation est toutefois restée silencieuse sur la diversité génétique. Il n’a été fait aucune déclaration sur la manière dont l’uniformité génétique contribue au problème, et rien n’a été dit sur la manière dont les poulets indigènes pourraient résister à la maladie, même s’il existe des rapports sur des volailles locales qui ont survécu au virus H5N1. [31] Apparemment, il n’y a pas non plus eu de réflexion sur le fait que l’abattage de masse pourrait détruire la diversité aviaire locale.
Le Tamiflu a cependant été une vraie mine d’or pour ses propriétaires. Le brevet appartient à Gilead alors que Roche en possède la licence exclusive. Les ventes de Tamiflu de Roche — un médicament qui ne se vendait presque pas avant la déclaration de l’OMS — ont grimpé jusqu’à 400% en 2005 tandis que le bénéfice des royalties de Gilead, provenant du brevet, augmentaient de 166%. Aux États-Unis, l’industrie pharmaceutique est intimement liée aux plus hautes sphères du gouvernement. En novembre 2005, Bush a annoncé un ensemble de mesures internes pour combattre une éventuelle pandémie grâce à une enveloppe de 1,4 milliard de dollars US destinés à acheter du Tamiflu. Ce fut un cadeau non seulement pour Roche et Gilead, mais également pour des personnes comme le Secrétaire à la défense Donald Rumsfeld, membre du conseil d’administration et ancien président de Gilead. Il possède actuellement environ entre 5 et 25 millions de dollars US du capital de Gilead, faisant de lui sans doute le plus gros actionnaire. D’autres personnes devraient profiter de cette politique : les membres du conseil d’administration de Gilead : George Schultz, ancien secrétaire d’Etat américain du conseiller de campagne de Bush ; Etienne Davignon, vice-président de Suez-Tractebel et président honoraire de Bilderberg, et John W Madigan qui, entre autres choses, siège au Conseil industriel pour la défense, un comité consultatif des entreprises au Ministère de la défense américain.
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L’industrie de la volaille la proclamé la « biosécurité » de ses exploitations. Son refrain est qu’il est facile d’isoler ses systèmes intégrés de la grippe aviaire. Mais à maintes reprises, la grippe aviaire a pu s’infiltrer et a causé des contaminations massives dans des élevages industriels : en Australie (1976, 1985, 1992, 1994, 1997), aux États-Unis (1983, 2002, 2004), en Grande-Bretagne (1991), au Mexique (1993-1995), a Hong Kong (1997), en Italie (1999), au Chili (2002), aux Pays-Bas (2003) et au Canada (2004), pour ne citer que quelques exemples en dehors de ceux de la crise récente de la grippe aviaire.
Quant au risque pandémique il est hypothétique :
La théorie actuellement couramment admise pour expliquer l’émergence des virus pandémiques chez l’homme repose sur la transmission à l’homme de souches d’influenzavirus circulant normalement chez les oiseaux. Différents mécanismes de transmission, directe ou faisant appel à une autre espèce animale hôte pouvant jouer le rôle « d’intermédiaire » entre les oiseaux et l’homme, ont été décrits.
Il n’est pas possible dans l’état de nos connaissances actuelles de connaître même très approximativement la date d’émergence d’une nouvelle pandémie ni d’ailleurs la souche virale la plus apte à en être la cause. En effet quelle corrélation existe t-il entre les 18 épisodes d’influenza aviaire hautement pathogène recensés dans le monde depuis 1959 et les trois pandémies grippale du 20 ° siècle (en 1918-1920 grippe dite « espagnole », en 1957 grippe dite « asiatique » et en 1968 grippe dite « de Hong Kong ») ?
Voir le rapport de 2002 de l’AFSSA sur ce sujet : http://cousin.pascal1.free.fr/GAV_transm_hum.pdf