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Commentaire de suumcuique

sur Le syndrome de l'enfant roi


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suumcuique suumcuique 27 avril 2011 11:57
La féminisation de l’homme est précisément due en partie au fait que, de 3 à 18 ans, de 8 à 17 heures cinq jours par semaine, un grand nombre d’individus mâles ne voient que des femmes, sous la forme de « maîtresses », d’« institutrices », de « professeuses », etc. Ce n’est pas simplement le fait que tous les programmes de l’école de la république sont basés sur les valeurs féminines de la démocratie, qu’elles sont par nature les mieux à même d’enfoncer dans le crâne de nos jeunes têtes blondes. C’est aussi et, peut-être même surtout, que, toujours par nature, la femme, plus ou moins inconsciemment, tend à vouloir tout féminiser, tout infantiliser. On a là, soit dit en passant, une des raisons principales pour lesquelles certains métiers furent interdits aux femmes dans le monde traditionnel. La femme, plutôt que prévenir (le bon vieux coup de règle sur les doigts, à l’effet tellement dissuasif que, dans les faits, une très faible proportion d’élèves en reçurent un, du temps où il était autorisé), plutôt, donc, que prévenir, préfère guérir. De là, aussi, la psychologisation de l’école et, au-delà, de la société tout entière. La psychologisation, le débat, la parlotte : l’absence d’action. Un bambin tague une salle de cours, il faut « expliquer » son geste, « en parler ». Un gosse fait l’idiot en classe, il faut « comprendre pourquoi », « en parler ». un multi-récidiviste tue de nouveau, il faut chercher dans son passé les raisons qui en ont fait un tueur. Un chauffard fauche un passant : peut-être a-t-il eu une enfance malheureuse...

Il y aurait de quoi en rire, si tout cela n’avait pas des conséquences mortifères ; si les gris-gris théoriques qui servent de base à toute la pseudo-pédagogie actuelle ne dérivaient pas directement des travaux des sociologues de l’Ecole de Francfort et, en particulier, de « La Personnalité autoritaire » (1960), un ouvrage, co-écrit par Adorno et une de ses coreligionnaires, dont l’un des principaux objectifs est d’éliminer le racisme (et, donc, les racistes) et qui fait passer les Protocoles pour du pipi de chat, tellement ce qu’il exposait à la fin des années 1950 est devenu réalité entre-temps.

Pour en revenir proprement à l’« enfant-roi », il est intéressant de constater que ce concept a commencé à émerger au milieu du « Moyen-Âge » sous l’impulsion de l’Église. Jusque-là, comme le rappelle G. Duby, la femme était considérée comme un enfant et l’enfant comme un petit animal par un peuple et des dirigeants qui n’étaient pas encore complètement christianisés et gardaient ainsi des valeurs qui, dans une mesure plus ou moins large, appartenaient à la conception européenne pré-chrétienne de la famille. Avec l’Église, voilà que l’image de l’enfant allait peu à peu se transformer ; de petit animal, il allait devenir petit ange, puis, quelques siècles plus tard, petit démon, mais plus au sens figuré.

Notons aussi que, si l’Église médiévale provoquait ainsi et par d’autres voies encore l’amollissement général de la substance humaine de l’époque, certains ecclésiastiques, dans les hautes sphères para-vaticanes, se gardaient bien d’idéaliser l’enfant. Preuve en est l’éducation jésuite, une des plus dures, une des plus exigeantes, qui soient. Avec les résultats que l’on sait : 99 % des Jésuites occup(ai ?)ent des postes importants. 

Plus l’Europe est mondialisée, plus elle est féminisée, plus l’enfant est primitivisé.





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