Bonjour Morice,
ayant été cité dans votre article, je me permet de répondre.
D’une part, mon article était la traduction personnelle d’un article en Anglais bien écrit et qui livrait des explications techniques sur les arrêts d’urgence dans les centrales nucléaires. Toutefois, je ne me cache pas derrière un « c’est pas moi qui l’ai écrit » , car j’ai repris totalement à mon compte ces propos exact sur un point de vue scientifique, et qui d’autre part était rassurant, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, surtout dans le cadre d’un tel empilement de catastrophes.
Et compte tenu des informations au moment ou je l’ai écrit, l’hypothèse heureuse était l’un des scénario possible. L’autre scénario, que j’ai d’ailleurs mentionné dans l’article et qui ne faisait pas partie du texte original, c’est que tout aille mal, et que dans ce cas, nous ne pourrions que le savoir car ce serait impossible à cacher.
Et bien c’est à mon grand regret que effectivement ça a bien merdé, et que ce scénario du pire s’est trouvé être le bon ... Et on a su lorsque effectivement, il n’a plus pu être caché.
Ce que je n’ai absolument pas mesuré, c’est l’ampleur des mensonges de Tepco dont j’avais oublié qu’elle était une entreprise totalement privé, qui donc à ce titre là n’a qu’un seul but : faire un max de pognon sans aucune autre considération, ou peut-être un instant j’avais cru que la perspective d’une catastrophe nucléaire était propre à faire plier des actionnaires - je me suis trompé.
Et c’est d’ailleurs à mon sens l’une des cause principale de cette évolution défavorable : Sachant que l’utilisation d’eau de mer dans les circuits de refroidissement condamne pratiquement une tranche, Tepco s’est interdit d’user de cette solution quand pourtant il fallait le faire.
Pour en finir avec moi, bien conscient de mon erreur je bois le calice jusqu’à la lie, et c’est pourquoi je reste relativement discret maintenant sur le sujet. Sauf à répondre à quelques apôtres de malheur dont les antinucléaires feraient bien de se démarquer tant in fine ces promesses à l’holocauste atomique en version populaire sont à mon sens contreproductives pour organiser une sortie viable de cette production d’énergie.
En attendant, merci pour votre article bien sourcé, et pour ne pas avoir baissé la garde comme j’ai pu le faire en prenant pour globalement exact les rapports officiels du moment.