• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de rom92

sur L'équilibre budgétaire, règle d'or ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

rom92 rom92 4 mai 2011 21:19

J’espère que cette réforme, qui augmentera encore le pouvoir des banques sur les choix de sociétés, ne passera pas.

Ils font croire (et ça paraît naturel pour tout le monde ne connaissant pas le mécanisme de création monétaire) qu’il ne faut pas dépenser plus que ce que l’on a, au risque de faire augmenter la dette publique.
Mais mécaniquement, par le système monétaire, la dette publique ne peut QUE augmenter.

C’est bien exploité à la TV (TF1 par exemple) lorsqu’on voit un nombre qui augmente très vite qui représente le montant de la dette nationale. Les téléspectateurs doivent se dire "oh là là, il faudrait peut-être la rembourser et accepter une politique de rigueur". Sauf que si on la remboursait, il n’y aurait plus d’argent : l’argent provient de la dette. Au seul bénéfice des banques.

Lorsqu’un client fait un crédit (par exemple pour acheter une maison), la banque ne lui prête pas l’argent qu’elle a : elle le crée (par une opération comptable). Le client va ensuite lui rembourser, en plusieurs années, grâce à sa dure labeur, l’argent qu’elle lui a « prêté », avec des intérêts. Au fur et à mesure du remboursement du principal, l’argent est « détruit » (de la même manière qu’il a été « créé », c’est la raison pour laquelle il n’y aurait plus d’argent si l’on remboursait la dette), mais il reste les intérêts, qui eux, sont au seul profit de la banque (qui sont des intérêts sur de l’argent qu’elle n’avait pas !). Ces intérêts, il n’est d’ailleurs possible de lui payer qu’en récupérant, grâce à son travail, l’argent issu d’autres prêts effectués (indirectement), puisque (presque) tout l’argent vient de la dette. Déjà, l’injustice est flagrante : une banque privée crée de l’argent à son profit à partir du travail des autres, sans rien faire (à part écrire un numéro dans une base de données).

Mais ce n’est pas tout, en créant de l’argent, la banque augmente la masse monétaire, donc dévalue la monnaie déjà en circulation. L’important, ce n’est pas la valeur que l’on possède en €, c’est la part que cette valeur par rapport à tout l’argent en circulation. Si on multipliait l’argent de tous par 100, cela ne changerait rien (c’est d’ailleurs ce que l’on a fait lorsqu’on est passé des anciens francs aux nouveaux francs, on a divisé par 100, les gens n’étaient évidemment pas 100 fois plus pauvres). Ainsi, augmenter la masse monétaire (inflation) à son seul profit équivant à « voler » une (toute petite) part de l’argent que possède chacun. La population, qui ne profite pas de cette création monétaire, doit donc travailler toujours plus pour « récupérer » cet argent et payer les intérêts toujours plus importants à ceux qui le leur prend.

Et globalement, cela pose un problème de remboursement : lorsque tout l’argent provient du crédit (en réalité, 90 95%), le total prêté à tous vaut P (le principal), et il faudra rembourser P+I (avec les intérêts). Sauf que l’argent des intérêts n’existe pas, il serait impossible de les rembourser maintenant. Ce qui le rend possible, c’est simplement le décalage dans le temps du remboursement, rendu possible grâce à la croissance (c’est-à-dire lorsqu’il y a plus de nouveaux prêts effectués pour rembourser les anciens). Sans croissance ce système inique s’écroule. Il faut donc une production toujours plus importante uniquement pour « rembourser » (en fait, « donner » serait plus juste) les richesses créées aux banquiers. Après, beaucoup s’étonnent des inégalités qui augmentent, et s’en prennent soit aux entreprises, soit aux « assistés ». Mais la cause des inégalités, c’est le mécanisme de création monétaire. Ce qu’il faut, c’est que la création monétaire soit distribuée à chacun.

http://www.dailymotion.com/video/xhiymd_entretien-avec-etienne-chouard-1-l-argent-dette_news
http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_l-argent-dette-de-paul-grignon-fr-i_news


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès