Non à la réforme constitutionnelle !
Au début de l’année 2011, le président de la
République a annoncé son intention de
réformer la Constitution. Il s’agit d’y introduire
l’obligation « d’équilibre des finances
publiques », c’est-à-dire l’instauration permanente
de la rigueur au nom de la réduction des déficits
publics. Cette réforme s’inscrit dans le « pacte de
compétitivité » que Sarkozy et Merkel veulent faire
adopter par l’Union européenne. Si elle était adoptée,
cette réforme de la Constitution marquerait :
un nouveau pas dans la subordination à l’Union
européenne, donc aux exigences du capital financier
;
la remise en cause du peu de souveraineté (du
Parlement et de la nation) subsistant après les
coups déjà portés par les institutions de laVe République
et l’Union européenne ;
la remise en cause de la possibilité pour les organisations
syndicales de négocier sur la base des
revendications des salariés, qui pourraient être
décrétées « anticonstitutionnelles ».
Déjà, depuis l’adoption du traité de Maastricht
(1992), en application des décisions de l’Union
européenne, tous les gouvernements successifs
ont organisé toutes les destructions : services
publics, désindustrialisation, démantèlement de
l’agriculture, déréglementation des droits du travail.
Tous les budgets, à tous les niveaux, de l’Etat
aux communes, se sont vu opposer les critères de
Maastricht. Le principe de la « concurrence libre et
non faussée » a imposé les privatisations.
#Demain, si cette réforme de la Constitution était
adoptée, un gouvernement, quelle que soit sa couleur
politique, serait « contraint »—sous peine de
non-respect de la Constitution — d’appliquer
toutes ces exigences dictatoriales de l’Union européenne.
Ce serait une nouvelle arme pour le Medef
dans son offensive pour la destruction de tous les
droits collectifs des travailleurs.
Demain, la Constitution pourrait ainsi être opposée
aux droits des organisations syndicales à représenter
les intérêts de la classe ouvrière et à négocier
sur la base de ses revendications. Ce serait
donc une atteinte d’une gravité exceptionnelle
contre la démocratie.
Pour être adopté, ce projet de « réforme » doit
recueillir 60 % des suffrages au Parlement, ce qui
impliquerait qu’une partie au moins des parlementaires
« de gauche » y apportent leur suffrage.
Que feront-ils ?
Lors de la conférence qu’ils ont tenue à Athènes,
le 4 mars, les dirigeants du Parti socialiste européen
ont dénoncé la volonté des « conservateurs
européens » de vouloir « institutionnaliser l’austérité
et remettre en cause les modèles sociaux et nos
systèmes de protection sociale ». Ils ont dénoncé
un pacte de compétitivité destiné à « rendre quasiment
impossible la mise en oeuvre de politiques
de progrès dans aucun des Etats membres », « interférer
avec la souveraineté des Etats membres », et à
« remettre en cause (…) le droit à la négociation
collective ».
Le Parti socialiste français, présent à Athènes,
devrait logiquement s’opposer à l’institutionnalisation
de la rigueur et veiller à ce qu’aucun de ses
parlementaires ne vote en faveur de la réforme
proposée par Sarkozy.
Dans le même temps, cette déclaration du Parti
socialiste européen se réclame « des principes fondateurs
de l’Union européenne », c’est-à-dire des
traités de
par la bouche de Martine Aubry, en réponse à une
question sur le « retour aux déficits publics et aux
3 % en 2013 », de se prononcer pour « remettre en
ordre les finances publiques » dans le cadre de l’Europe
et de Maastricht.
Refuser l’institutionnalisation de la rigueur, c’est
refuser de s’inscrire dans la politique de résorption
des déficits publics, c’est refuser de mettre en
oeuvre ou d’accompagner les plans d’austérité
contre les travailleurs et les peuples.
Depuis sa fondation, le Parti ouvrier indépendant
se prononce :
- pour l’abrogation des institutions antidémocratiques
de la Ve République,pour la rupture avec
l’Union européenne ;
pour une Assemblée constituante permettant
au peuple de jeter lui-même les bases d’une
authentique démocratie ;
une démocratie qui refuserait de se soumettre
aux exigences destructrices du système de la propriété
privée des moyens de production et procéderait
aux nationalisations indispensables à la
réorganisation de la production et à la défense
vitale de l’emploi.
Le POI ne fait pas de l’accord avec ses positions
un préalable à l’unité.
C’est pourquoi, le Parti ouvrier indépendant
s’adresse à tous les travailleurs, aux militants de
toutes tendances du mouvement ouvrier et démocratique,
aux élus, aux démocrates, aux partisans
de la République, aux jeunes.
Le Parti ouvrier indépendant propose à tous de se
regrouper et de s’organiser en signant et en faisant
signer l’appel suivant, pour créer les conditions
d’une mobilisation de masse dans l’unité la plus
large, afin d’exiger publiquement le retrait de ce
projet de réforme constitutionnelle.
Appel contre le projet
de réforme constitutionnelle
sur les déficits publics
La défense de la démocratie exige de dire NON au projet de réforme
constitutionnelle de Sarkozy, qui veut inscrire dans la Constitution le
respect des équilibres budgétaires, c’est-à dire l’instauration
permanente de la rigueur.
La défense de la démocratie exige que, sous aucune forme, les besoins du
peuple et les conquêtes sociales collectives des travailleurs ne soient
soumis aux politiques de réduction des déficits publics dictées et
imposées par l’Union européenne.
La défense de la démocratie exige que les organisations syndicales
puissent librement défendre les revendications des travailleurs.
Mercredi 9 mars 2011
C
et article a été publié le 11 mars 2011