Cher Imothep,

Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter de vous dégonfler dès que possible 

Pour le reste, vous faites preuve, ce qui est certainement louable, d’exigences simplement extérieures au système politique. Des personnes peuvent, par ambition, être amenée à suivre des trajectoires et stratégies différentes. Si l’on est militant, c’est sans doute agaçant. Mais si l’on est citoyen, l’essentiel, c’est la politique menée. Le reste, c’est de la cuisine interne. Morin et Borloo souhaitent maintenant créer un parti central d’influence. Pour cela, il faut s’unir, c’est uen évidence. Que Bayrou défende l’indépendance de ce nouveau parti vis-à-vis de la droite est logique. Qu’il s’assoie dessus est une erreur.

Je n’ai jamais critiqué Bayrou lorsqu’il s’en prenait à la politique de Nicolas Sarkozy sur des thèems essentiels ; il est tout à fait dans son rôle. Mais tous les politiques ont eu des trajectoires sinueuses, Bayrou compris. Il existe une opportunité de redonner une réelle influence politique à la famille humaniste, je pense que cela vaut la peine au moins d’en discuter. Exclure d’office des personnes qui ont fait des choix stratégiques dans cette discussion est contre-productif : le RPR n’a pas exclu Sarkozy en 1995, l’UMP n’a pas exclu Juppé en 2007, ni même Villepin qui est parti tout seul... et qui serait certainement repris s’il le voulait. Michel Mercier demeure un ami de Bayrou alors même qu’il est au gouvernement... tout cela n’a pas de sens. On est simplement dans des bagarres d’ego. Que le Nouveau Centre ait échoué à influencer l’UMP est une évidence. C’est la raison pour laquelle ils veulement maintenant discuter dans le cadre d’une coalition et non d’un ralliement. Et c’est la même position que Bayrou, qui a aussi échoué à avoir toute influence politique avec le MoDem en s’isolant, et qui propose une large coalition. La seule différence qui demeure est que les Morin et Borloo ne pensent discuter qu’avec la droite, tandis que Bayrou (et Arthuis, qui rejoint aussi cette alliance) sont ouvert à une négociation équilibrée. POur ma part, je priviligierait aussi plutôt cette option, même si la gauche ne veut pour le moment pas discuter avec le centre, mais il s’agit d’une différence qui doit être débattue, pas d’un obstacle qui empêche toute discussion. Car l’enjeu, celui de répondre aux besoins des Français, est autrement plus important que ces querelles de personnes.