Il y a quand même une différence fondamentale entre un vote blanc et une abstention. Et cette différence n’est pas prise en compte dans le système.
Le vote blanc (ou nul) correspond a priori à un choix : aucun candidat ne me convient, et je le dis.
L’abstention laisse présumer plutôt : ca ne sert a rien de voter, pourquoi se fatiguer, j m’en fiche.
Mélanger les deux, c’est annoncer un profond désintérêt des francais pour la politique (« voyez, ils s’abstiennent à 40%, ils ne se déplacent même pas pour donner leur avis »). Le tout en additionnant des choux et des navets.
Sur ce point comptabiliser les votes blancs séparément des abstentions permettrait de se rendre compte quelle part de francais ne se sent pas concernée par la politique (=abstention), et quelle proportion de votants, qui veulent faire entendre leur voix, annonce que ce qu’on leur propose ne leur convient pas (=vote blanc).
Ainsi, sans même remettre en cause le fait que seuls ceux qui se sont exprimés sur les candidats choisissent le gagnant (ex : Chirac et ses 82% des suffrages COMPTABILISES), on pourrait pondérer les ardeurs de nos politiques, les ramener à la réalité de leur condition, en rappelant non pas que 40 % des électeurs s’en fichent, mais que 30% votes blancs (donc contre tous les candidats), 10% ne votent pas (donc ne se sentent pas concernés).
Ainsi, on rappelerait à un député élu, par exemple, que 51% des suffrages comptabilisés, qui lui donnent son poste, peuvent représenter en réalité 40% des votes exprimés (avec à peu près 80% de votes, et 20% d’abstentionnistes purs), et même 35% des électeurs inscrits. Passé du statut de « représentant de la majorité de son fief » à « représentant 1/3 des électeurs de son fief », ca doit faciliter le maintien des pieds sur terre d’un député...
Après si on pouvait obtenir l’annulation d’un vote par manque de participation... ce serait la cerise sur le gateau. Un moyen de pression efficace.