Premier constat : nombreuses réactions sont excessives, qu’elle émanent des défenseurs de l’article ou de ses contradicteurs. Les exemples choisis et les mots utilisés sont extrêmes, ne font que rarement appel à la logique. On réagit avec ses tripes et en fonction de ses convictions sans tenter de prendre le moindre recul. C’est assez désolant et cela donne un débat à raz des pâquerettes, simplifiant une question pourtant délicate et exigeant beaucoup de nuances (celle du racisme)
Est-il permis de n’avoir pas de position tranchée ? Doit on absolument estimer que Thuram est soit un escroc, soit un héros de l’anti racisme ?
Nous sommes tous pleins de contradictions, moi le premier. Certes, il existe probablement de vrais racistes et de vrais antiracistes. Mais globalement, nous sommes tous plus ou moins rascistes. L’antirascisme est une démarche intellectuelle volontaire et volontariste. Il ne s’agit pas d’être irréprochable, mais de tendre vers.
A part ça, Jack Mandon a raison lorsqu’il invoque Coluche et la liberté de ton qui n’est plus possible.
Qu’un individu ose la moindre plaisanterie à propos des noirs, de juifs, des arabes, de homosexuels, et tous les bien pensant lui tombent dessus à bras raccourcis.
Oui, je tente d’avoir un comportement respectueux envers tout être humain quelle que soit sa religion ou sa couleur de peau. Oui il arrive que mes actes ou mes paroles ne soient pas en adéquation avec mes paroles. Oui j’aime AUSSI faire des blagues sur les homos et les arabes. Ma femme est juive, et nous déconnons aussi sur ce sujet : Je fais des blagues sur les juifs et et ne m’épargne pas non plus. C’est notre manière à nous de prouver que nous sommes libres et qu’on peu rire de tout. C’est salutaire et vital. Comme le disait fort justement Pierre DESPROGES : il vaut mieux rire d’Auschwitz avec un juif que de jouer au scrabble avec Himler.
Ceux qui nous parlent de banalisation du racisme ne s’aperçoivent pas qu’eux mêmes participent à cette banalisation en évoquant le fascisme ou le nazisme à tout bout de champ dés qu’un individu a un écart de langage ; comme si les excès des uns justifiaient les excès des autres. La meilleure manière de répondre à un propos qui nous parait suspect est d’y répondre posément, point par point, et au besoin en poussant son interlocuteur à préciser sa pensée et en lui laissant une chance de nous prouver que nous nous trompions sur le fond de sa pensée.
Sachons garder la mesure en toutes choses. Sans celà, il n’est pas de pensée cohérente et constructive possible.