L’auteur propose un scénario intéressant, bien que de façon très militante, mais qui repose sur un certain nombre d’hypothèses hasardeuses.
1. Le score de Nicolas Sarkozy. L’auteur se base sur l’impopularité réelle du président de la république, mais néglige ses capacités en tant que candidat. L’histoire récente a démontré les talents de combattant de NS dans une campagne électorale, et il ne fait aucun doute que l’UMP se regroupera totalement derrière lui pendant la campagne, car il existe trop d’enjeux de pouvoir en cas de défaite. Si l’on prend en compte l’existence d’un matelas de voix acquis au candidat de droite en raison de la sociologie de la France (et son électorat âgé), il parait peu probable que NS fasse un score inférieur à 20% en 2012. Si l’on considère avec raison que le candidat PS fera un score supérieur, il faudrait donc que François Bayrou atteigne au moins cette barre des 20% pour figurer au second tour.
2. Le score de Marine Le Pen. Dans les enquêtes récentes, ce score tourne autour de 20%, au coude à coude avec NS. Certes, tenir la distance jusqu’en 2012 sera une performance difficile, mais l’auteur sous-estime sans doute le profond dégout d’une partie importante de l’électorat pour la classe politique traditionnelle, qui s’est révélée incapable de répondre à ses aspirations. Contrairement à 2007, je ne vois pas le FN sous les 15%, et une partie de l’électorat insatisfait vis-à-vis du PS et de l’UMP, qui avait voté Bayrou en 2007, pourrait voter FN cette fois-ci.
3. Le report de voix entre candidats « modérés ». Contrairement à ce que l’auteur indique, un récent sondage a testé l’hypothèse de la seule présence de FB au premier tour (http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2011/opi20110426-nicolas-sarkozy-peut-il-gagner-en-2012.pdf ). Cette enquête suggère un faible report vers FB des voix de D de Villepin ou de JL Borloo. La raison probable est que si une part importante de l’électorat de droite modérée ne souhaite pas voter NS, elle ne perçoit plus F Bayrou comme une alternative possible à l’heure actuelle.
4. La nature du candidat écologiste. Le vote écologiste a toujours été majoritairement de centre-gauche. C’est ce qui explique les faibles scores enregistrés par des candidats Verts (très à gauche) aux précédentes élections présidentielles. La présence de Nicolas Hulot, beaucoup plus modéré, pourrait mordre sur l’électorat de F Bayrou, même si celui-ci a bien noté la menace et s’efforce de « verdir » son projet.
A l’heure actuelle, il est évidemment très hasardeux d’emmètre le moindre pronostic. L’histoire démontre qu’aucune extrapolation ne peut raisonnablement être effectuée 12 mois avant un scrutin présidentiel. Néanmoins, pour que l’hypothèse de l’auteur se révèle être plus sérieuse qu’un simple souhait, plusieurs conditions apparaissent nécessaires ;
La première, et la plus importante, est la présence d’un candidat unique du centre, qui puisse effectivement rassembler sur son nom et proposer une alternative crédible. Si cette condition est largement entre les mains de F Bayrou, force est de constater que sa stratégie actuelle ne l’y conduit pas. Contrairement à ce que pense l’auteur, la confédération des centres est un processus inéluctable, même s’il sera sans doute chaotique. Simplement parce qu’il s’agit d’une nécessité de survie pour cette famille de pensée, et que la pression de son électorat et de ses élus est très forte. En se plaçant de façon ostensible en dehors du processus, plutôt qu’en l’initiant ou en le récupérant, F Bayrou risque de perdre là un atout majeur pour sa future candidature. Déjà en 2007, une partie de son électorat potentiel s’était détourné de lui au dernier moment en raison de la faible visibilité de son entourage et de son gouvernement potentiel. La situation en 2011 est incomparablement pire. Espérer récupérer par défaut l’ensemble des voix centristes faute de candidat autre est une stratégie risquée : Bayrou a besoin de soutiens de poids et non seulement d’absence de concurrence.
La seconde, qui se situe en dehors de son contrôle, est une série d’éléments favorables : faible mobilisation de l’électorat de droite, absence de risque de voir le FN au second tour (faute de quoi on assisterait à une mobilisation de la droite modérée), mauvaise campagne des écologistes, absence de concurrence au centre…
S’il ne fait guère de doute que F Bayrou fera une bonne campagne et qu’il conserve une image positive auprès d’une partie de l’électorat, il faut un saut qualitatif et quantitatif majeur entre un bon score (15%) et une qualification au second tour (21 ou 22%).Contrairement à ce que pense l’auteur, réunir l’ensemble de sa famille politique et, sinon une condition suffisante, du moins une condition nécessaire. Et comme l’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, il serait bien inspiré d’adopter une stratégie politique plus constructive, ce qui ne l’oblige en rien à dévier de ses convictions actuelles. Si F Bayrou est incontestablement le meilleurs candidat du centre, cela ne suffit pas pour gagner…
11/05 13:17 - epapel
Trop tard c’est déjà pris : http://www.egaliteetreconciliation.fr
11/05 13:16 - epapel
Et ça changera quelque chose au résultat final ? Non, à la fin il y aura toujours un gars - ou (...)
11/05 12:59 - epapel
11/05 10:06 - sisyphe
Bayrou, c’est Papa tango Charlie ; perdu dans le triangle des Bermudes...
11/05 09:29 - Dzan
A l’école, on m’avait toujours appris qu’un cercle ne peut avoir qu’un (...)
11/05 09:07 - Taverne
Le parrainage d’un candidat n’a rien à voir avec l’appartenance politique ni (...)
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