docdory
On ne peut que regretter que ces immigrants tunisiens ne restent pas sur
place pour contribuer, à leur échelle, à y instaurer une société plus
libre et plus juste, et à s’attaquer aux racines du mal ....
Alors
ça, c’est vraiment le refrain socialo de base tout baveux de bons
sentiments, tout pétri de droits-de-l’hommisme au rabais et complètement
improductif. « Plus juste et plus libre », laissez-moi rire. Ça se mange, la liberté et la justice ? Ça se boit, peut-être ?
Il
ne s’agit pas de démocratie mais de prospérité, point barre. Laisser
entendre que prospérité et démocratie sont forcément liés est une
arnaque intellectuelle. Quand ces gens cherchent simplement à satisfaire
leurs besoins vitaux, on cherche systématiquement à leur refourguer de
la démocratie. D’ailleurs celle-ci ne vient jamais seule, car elle est
livrée dans un packaging standard avec son pendant économique
néo-libéral. Le but inavoué est de détruire les industries et
institutions locales (car non kompétitives) pour mettre à la place nos
multinationales apatrides et gloutonnes, toujours en quête de nouveaux
marchés et de main d’œuvre quasi-gratuite.
Pour cela, il y a
trois grandes méthodes. Si le pouvoir en place se laisse corrompre, on
pourra procéder par assèchement des éventuelles subventions, par rachat,
ou par privatisation forcée si l’industrie en question est propriété de
l’État. Bien entendu, on prend soin d’arroser généreusement de
prébendes ceux qui nous livrent leurs pays pieds et poings liés afin que
l’on puisse les racketter en toute quiétude. Et pour les gueux, MTV et
entertainment à volonté, histoire de bien les abrutir.
Si
le pouvoir est coriace, on envoie l’OTAN. C’est ce qui s’est passé en
Yougoslavie, en Irak, en Côte d’Ivoire ; c’est en train de se passer en
ce moment même en Lybie.
Enfin, il y a la méthode la plus
odieuse, celle de la dette. On va aller dans le sens du poil, on
encourage le développement, la koopération, la fraternité entre peuples,
et toutes ces belles choses, et on va distribuer du krédit à gogo pour
financer les projets les plus grotesques et les plus improductifs (il
n’y a qu’à aller dans le premier pays pétrolier du Golfe persique venu
pour s’en rendre compte). Et ensuite, on ressort le kontrat où il est
stipulé qu’en fait, les intérêts étaient à taux variable, et qu’il y
avait des garanties impliquant des « ajustements strukturels ». Si les
indigènes font de l’esclandre, on appelle l’OTAN, ça les kalme vite.
On
se comporte comme de petits caïds mafieux. Et après, on verse des
larmes de krokodile sur les « dégâts kollatéraux ». Et tout ce que vous
pouvez imaginer, c’est regretter qu’ils ne restent pas sur place pour
construire une société plus « libre » et plus « juste ».
Vous me
donnez envie de vomir, avec votre « liberté » et votre « justice ». Si je le
pouvais, je deviendrais migrant tunisien, rien que pour racketter tous
ces dispositifs de redistribution sociale que des salauds d’occidentaux
comme nous / vous ont mis en place, espérant ainsi racheter une
conscience à peu de frais. J’aurais au moins 15 femmes, toutes au RMI,
logées, nourries, blanchies, soignées gratos, et j’aurais au moins 150
gamins. Et je vivrais comme un nabab aux frais du kontribuable
oksidental décérébré, qui parle de « liberté » et de « justice ».
Vaut
mieux que j’arrête là, il me vient des idées trop subversives sur tout
ce que ces gens pourraient avoir envie de faire, si ils comprenaient les
causes réelles qui les ont mené à leur détresse. Nous ne sommes
évidemment pas les seuls responsables, mais notre part est lourde. Et
c’est pas en distribuant des clopinettes à droite et à gauche aux gueux
de l’Afrique et du Maghreb, tout en prêchant la liberté et la justice,
qu’on va se régler ce genre de problèmes.
Et non, avant que vous
ne me qualifiiez de frontiste, je vous arrête de suite : je n’approuve
ni ne cautionne en aucune façon quoique ce soit qui vienne du Front
National. Je suis moi-même plutôt « rouge qui tache », mais comme je ne
suis pas stupide, j’appelle en général ceux qui croient encore à la
« démokratie » à voter pour Villepin. Mais je vous avoue que la
« démokratie », ça me paraît de plus en plus suspect.