La force de
l’Allemagne, première puissance économique de l’Union Européenne et 4ème au niveau
mondial en 2008, a été bâtie essentiellement sur sa capacité à défendre la
stabilité de sa monnaie en créant une instance réellement indépendante (voir
les statuts de la Bundesbank), chargée de la régulation monétaire.
En raison de
l’hyperinflation que l’Allemagne a connue pendant la Première Guerre mondiale
et après la Seconde, l’objectif de la stabilité monétaire a été porté très haut
par tous les gouvernements successifs depuis 1948, de gauche comme de droite,
si bien que toutes les politiques gouvernementales se sont adaptées et
construites autour de cet objectif primordial. Certes, on pourra toujours
critiquer la répartition des richesses dans ce pays, mais on doit néanmoins
reconnaître que - globalement - ce pays ne s’en sort pas trop mal.
Le secret de la
réussite allemande d’après les économistes allemands repose sur trois axes : la
séparation de la création monétaire du pouvoir politique par la création d’une
institution indépendante chargée de la régulation monétaire, une politique
budgétaire et fiscale parfaitement adaptée à l’environnement économique national
et international, suivies ou accompagnées de politiques économiques et sociales
concordantes.
Néanmoins, une bonne
politique fiscale est à la base de tout et conditionne la réussite de toutes
les autres politiques, c’est du moins ce que nous disaient nos professeurs.
D’ailleurs,
je ne vous ai pas vanté le modèle allemand, je vous ai exposé ce que m’inspire
la réforme proposée par Piketty en vous signalant que celle-ci me semble aller
à contre-courant de ce qu’ont fait les Allemands depuis 25 ans.
En effet, je n’imagine
pas un seul instant que cette réforme puisse être mise en œuvre étant donné que
les deux pays majeurs de la zone euro ne peuvent aller l’un contre l’autre. Il
est évident qu’à terme, une harmonisation fiscale au niveau de tous les pays de
la zone euro sera indispensable.