Bravo Ariane !
Heureusement que vous êtes là.

Non, je suis sérieux !
Sans ironie, vraiment.
Je pense être un bon connaisseur et un observateur presque maniaque de l’actualité politique depuis...

Bébé déjà !

Et à ma (courte) honte, je confesse que sans votre papier je serais passé à coté.

Le climat d’enfumage, de désinformation systématique dans lequel nous font vivre les média est extravagant. Depuis deux jours, tous les flash de France Inter sont occupés à me donner des leçons de morale sur ma façon de conduire, à donner la parole aux ligues de vertu de la « violence routière », — Deux mots, deux mensonges !—  à feindre de s’indigner de « quotas » footeux — Mais que va dire Zidane ? Laurent Blanc est-il raciste ? — et à nous raconter les nouveaux chapitres du mauvais roman Ben Laden.
Il y a en au moins un toute les quatre heures.
Mon préféré c’est celui de BL qui n’avait plus besoin de dialyse parce qu’il se soignait ... en mangeant des pastèques ! (Le Parisien) Authentique !

Point final !

Ah non j’oubliais...
"Que nous apprend la lettre de Xavier Dupont de Ligonnès ? Une profileuse et un linguiste se penchent sur le courrier « abracadabrant » envoyé par le père de famille nantais à ses proches"

Je me fous de savoir ce que la « profileuse » doit nous apprendre...
Ce qui est important c’est de savoir ce qu’elle ne nous apprend pas !
Ce qui est important c’est de savoir ce que son babil à pour fonction de nous empêcher d’apprendre !

Radio Paris ment !
Radio Paris ment !
Radio Paris est...

Pas un mot pour parler de cette gravissime atteinte à la démocratie la plus élémentaire.
PAS UN MOT !!!!
Je mettrais bien des points d’exclamation jusqu’au sommet de l’Everest !!!!!!

Cette seule remarque pour cette seule forfaiture — Et il y en a dix par mois !— est suffisante pour que toute la clique journaleuse, toute cette basse-cour caquetant sans trêve ni repos et pérorant à perdre haleine, se retrouve un jour, si le peuple reprenait le pouvoir — On peut rêver... Il n’y a même plus guère que ça à faire...— devant le tribunal de Fouquier-Tinville. 

Et pourtant je n’ai vraiment aucune dilection pour les Savonarole...

J’ai failli passer à coté !

Je suis vexé comme une colonie de poux !
Heureusement une petite virée nocturne sur le Grand Soir et sur A Vox...
Y’a plus grand chose d’autre... Peau de chagrin...
Réserve indienne...
Comme ça pour voir... Vite fait....
Grand merci...
Et condoléances...
Parce-que l’info est quand-même consternante.

On étrangle dans un vacarme tonitruant de fête foraine perpétuelle.

On passe les menottes au beau milieu d’une rave.
Et ça gueule ça madame !

120 db limite seuil de la douleur...
Faire du bruit sans cesse, sans cesse...
Des diversions continuelles, des débats de société à la mord-moi-le-nœud, des polémiques absurdes, des engueulades de cours de récré’...

Continuer... Continuer à continuer... Continuer à continuer de continuer...
Et bla ! Et bla ! Et bla ! Et bla-bla...
Le Titanic n’a coulé que quand l’orchestre s’est arrêté de jouer.

Et les provocations journalières : Wauquier, Sarko, Guéant, Estrosi, Lionel Lucas...

« Car mon nom est Légion... »

Les Roms, les immigrés, l’insécurité, le « RSA cancer de la société ! » Et va-z-y donc c’est pas ton père !

C’est vrai que ça donne envie de le lui faire bouffer son projet de loi...

Page par page ! Lentement...

C’était bien le but recherché...

Et tandis que je m’indigne — Pardon Stéphane, mais, avec tout le respect que je vous dois, on n’en est vraiment plus là !— tempête, vitupère et frôle l’infarctus... La racaille parlementaire, en catimini, plante encore un dernier clou dans le cercueil...

Bien joué !

Après quoi, trois heures de débat chez Taddeï... Fillon se drape dans l’humanisme outragé et Roselyne dans la probité candide et le respect des exclus...

Ouf on respire...

Débat du soir sur France Inter : « Quel avenir pour l’Europe ? »
Guest star : Bruno Goldnisch !!
Tiens encore une provoc’... Va falloir de nouveau que je m’indigne...
Bof... Celle de demain effacera la stupidité et l’infamie de celle de la veille

And the show must go on...

Le peuple n’est pas spécialement lâche, idiot ou castré, comme je le lis ou l’entends de plus en plus souvent.
Pas vous bien sûr.
Il est d’abord abasourdi. Sonné... Abruti par le bastringue ambiant. Harassé.

Pour capturer Noriega réfugié dans le palais présidentiel, les Zuniens lui avaient foutu du Hard Rock plein les oreilles, jour et nuit, pendant près d’une semaine...

Il a fini par se rendre...

Vraiment bravo pour votre article, chère Ariane, mais j’ai malheureusement peur qu’il n’ait un faible écho que dans notre réserve d’indiens.

Je suis hanté par le poème d’Alberti en 1937, chanté par Paco Ibanez :

Manifiestos, escritos, commentarios, discursos,
Humaredas perdidas, neblinas estampadas
Que dolor de papeles que ha de barrer el viento,
Que tristeza de tinta que ha de borrar el agua

Las palabras entonces no sirven : son palabras

Manifestes, écrits, commentaires, discours,
Fumées évanouies, brouillards de brumes
La douleur d’une feuille de papier opposé à l’ouragan
La tristesse de l’encre submergée par l’inondation

Les mots dés-lors ne servent plus à rien : ce ne sont que des mots.

Traduction libre.

Enfin...

Ne vous laissez surtout pas décourager... J’ai juste le whisky triste ce soir...