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Commentaire de morice

sur Le 11 septembre français rattrape Michèle Alliot Marie


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morice morice 12 mai 2011 16:56

désolé, je n’habite pas Toulon et suis à quelques centaines de km à vrai dire.


c’est ça vous voulez dire ?
http://www.loic-le-ribault.ch/gaj_maisondestetes.php

ah ouais : sacré dégâts aussi
http://www.lepost.fr/article/2009/02/13/1422790_la-maison-des-tetes-explose-a-toulon-c-etait-il-y-a-vingt-ans.html

http://www.geopolintel.fr/article47.html

Les familles font appel au directeur d’un laboratoire privé, le CARME, dirigé par Loïc Le Ribault, expert en microanalyse près la cour d’appel de Bordeaux. Wulfran Dherment, le rescapé, lui parle d’une blessure persistante à la cuisse : « C’était curieux, dit-il, elle semblait cicatriser, une croûte se formait, tombait, mais une autre croûte se reformait. La blessure ne guérissait pas. » Loïc Le Ribault effectue un prélèvement cutané et l’analyse. Il y découvre du titane. Un métal rare. Sa bonne résistance à la corrosion et sa faible masse volumique en ont fait un composant précieux pour certains alliages. Aujourd’hui, le titane entre même dans la composition de prothèses dentaires. Mais pas en 1989.

À l’époque, ce métal léger et ultra résistant était essentiellement testé dans l’industrie militaire. Les familles retrouvent dans les journaux la confirmation de leurs doutes. Il y avait bien, le 15 février, au large de la rade de Toulondes manouvres navales… Un missile aurait échappé à tout contrôle ? Pour atteindre le premier étage de la Maison des têtes, la trajectoire du missile fou n’est pas évidente, mais pas impossible. Était-ce parce qu’Alexanda Baille avait aperçu cette torpille par la fenêtre qu’elle s’était brusquement levée en poussant un cri si angoissant que Wulfran Dherment s’est d’instinct jeté en avant, vers l’escalier ?

Dès l’hypothèse émise, la marine nationale a joué les grandes muettes. Et aucune des deux juges ne s’est hasardée à poser la moindre question à quelque galonné que ce soit. La version du suicide au gaz arrangeait tout. Les familles se sont vu proposer une indemnisation par une compagnie d’assurances qui, curieusement, n’était pas celle de la suicidée. On n’en parlerait plus sans l’acharnement desfamilles à connaître les véritables circonstances du drame. Mme Baille les réclame : « Nous sommes prêts à tout entendre, à tout comprendre. Qu’on nous dise qu’il s’agit d’une erreur, d’un missile égaré, tout… Mais nous avons absolument besoin de vérité. Sans elle, nous ne pouvons faire notre travail de deuil. »

Toutes les autres hypothèses possibles ont été « oubliées » par l’instruction. Quelques exemples. Un an avant le drame, les fenêtres des bureaux de Maître Maman, au deuxième étage, avaient été brisées par des coups de feu. Un attentat non élucidé. L’huissier aurait-il pu être la cible d’une vengeance ? Autre piste classique : une escroquerie à l’assurance qui tourne mal ? Aucune vérification n’a été faite. Un attentat en période préélectorale ? À Toulon, en cette période, la moyenne annuelle des attentats tournait autour de la quarantaine ! Mais on ne trouve pas de titane dans les explosifs habituellement utilisés par des malfrats ou des terroristes. Chacune de ces directions aurait dû être explorée. Elles ne l’ont pas été. En fait, toutes les données essentielles de ce dossier ont été rassemblées non par les juges d’instruction, mais par les familles.

Le témoignage de Christiane Amesland, professeur certifié, n’est pas dans le dossier judiciaire. Elle était sur les lieux, le 15 février 1989, à proximité de la Maison des Têtes. Elle garde de ce moment fatidique un souvenir précis : « Je me trouvais devant l’église, place Louis-Blanc, en conversation avec une amie lorsque tout à coup un sifflement devenant insoutenable s’est fait entendre. Exactement comme s’il allait se rapprochant. De plus en plus intense. D’une manière instinctive, j’ai traversé la rue pour me mettre à l’abri d’un magasin, en disant : » Ça va exploser, ça va exploser. « À peine arrivée sous l’auvent, il y a eu l’explosion. Il a presque fait nuit pendant des minutes trop longues, jusqu’à ce que la poussière retombe. Les gens couraient dans tous les sens, couverts de poussière. Il régnait une atmosphère de désolation, de panique, une odeur très âcre. »

Un autre témoignage inédit confirme le précédent. Madame C. : « Je me trouvais sur ma terrasse, au dernier étage de mon immeuble, avenue de la République, lorsque j’ai entendu un violent sifflement suivi d’une explosion… »

Ces témoignages ignorés par l’instruction prennent toute leur signification, confrontés aux déclarations de monsieur B., évoquées au début de l’article. Cet automobiliste a vu « une sorte d’éclair, un trait, un éclair fluide » passer dans le ciel, précédant de quelques secondes l’explosion. C’était la pièce du puzzle qui manquait. Il existe désormais, dans ce dossier mal instruit, un faisceau de présomptions qui font du missile fou l’hypothèse la plus probable. Est-il normal qu’il appartienne aux familles des victimes et aux journalistes de faire l’enquête à la place de la justice ?



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