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Commentaire de Pierre-Yves Martin

sur Affaire DSK + Grossesse Carla, vers un duel Marine le Pen / Nicolas Sarkozy au deuxième tour des présidentielles


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Pierre-Yves Martin 19 mai 2011 20:05

Ce texte, malgré un certain nombre de remarques percutantes, sinon très courtoises, me semble relever d’une sinistrose (ou droitose ?) assez pernicieuse.

Rappelons d’abord qu’une élection présidentielle c’est une dynamique, et qu’elle ne se précise vraiment que lors de derniers 2 à 3 mois.

Les sondages actuels, même en supposant ;

  • qu’ils ne soient pas bâclés (genre 800 personnes, par Internet et « par la méthode des quotas » - mais si ! -),

  • qu’ils ne soient pas faussés par des ajustements pas si mathématiques que cela,

  • qu’ils ne se trompent pas, involontairement ou non, sur la liste des candidats qui se présenteront, etc.,

ne permettent qu’une impression très provisoire : le premier tour serait très ouvert entre Monsieur Hollande (ou Mme Aubry), Mme Le Pen et Mr Sarkozy.

La dynamique de la campagne va changer beaucoup de choses.

Une partie des électeurs a appris, depuis 2002, à voter utile au premier tour. Ils cherchent à placer pour le second tour un candidat acceptable pour eux et qui aie des chances de gagner.

Côté FN, ce « vote utile » est sans incidence. Il est possible, sans plus, que Mme Le Pen arrive seconde. Dans ce cas, et contre tout adversaire vraisemblable, elle sera inexorablement battue.

A gauche+centre gauche, léger handicap pour Mr Melenchon (que j’imagine un peu en-dessous de 10%), handicap mortifère pour le NPA et Mr Chevènement (s’il se présente vraiment) et très forte probabilité que le candidat du PS soit au second tour. Car l’impact des évènements actuels sera bien estompé dans dans quelques mois.

A droite+ centre droit, MM. Hulot, de Villepin, Bayrou, Borloo et Sarkozy (liste non définitive) sont potentiellement en compétition pour 40 à 55 % des voix du premier tour, car leurs électorats se recouvrent largement.

Les trois premiers ne joueront qu’un rôle marginal, s’ils sont vraiment candidats :

  • La candidature de M. Hulot sera un demi-échec en raison de son caractère atypique.

  • M. de Villepin n’a ni troupes ni argent et il n’a jamais été candidat à une élection notable.

  • M. Bayrou ne pourra pas être et avoir été.

Là où les choses se corsent, c’est dans un duel qu’on se garde bien actuellement d’évoquer : entre Mr Sarkozy et Mr Borloo.

Je serais curieux de savoir ce qui permet à Mr Yang d’affirmer d’abord que Mr Sarkozy peut empêcher tous ses adversaires de droite de se présenter, puis d’écarter d’une pirouette Mr Borloo s’il est candidat.

Actuellement, c’est vrai, la candidature Borloo est peu médiatisée (exprès ?) et les sondages (toujours eux) lui donnent des chiffres ridicules. C’est que, précisément, ils sont ridicules...

Le gros atout de Mr Borloo, c’est évidemment l’impopularité de Mr Sarkozy auprès de ceux qui ont voté pour lui dans le passé. Il est exact que cette impopularité va nettement diminuer ; tout est fait pour cela actuellement. Mon hypothèse, c’est que, dans le même temps, Mr Borloo apparaîtra progressivement comme la seule alternative crédible de M. Sarkozy par rapport à cet électorat. C’est un peu se qui s’était déjà produit entre Mr Sarkozy et Mr Bayrou.

Celui des deux qui l’emportera dans les anticipations des électeurs écrasera l’autre. En d’autres termes, il se peut que Mr Borloo soit premier ou deuxième et Mr Sarkozy quatrième, comme il se peut que ce soit Mr Borloo qui soit quatrième.

Qu’on me comprenne bien : je ne roule en aucune façon pour Mr Borloo (J’envisage de voter pour Mr Melenchon). Cette esquisse de scenario n’a qu’un but : mettre en garde contre des prévisions à l’emporte-pièces, qui pourraient être de nature à favoriser les pires éventualités.



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