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Commentaire de easy

sur DSK, Clémentine Autain et la présomption de victime


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easy easy 20 mai 2011 13:24



Il y a toutes sortes d’agressions.
Considérons ici les seules agressions très soudaines où tout depuis le A jusqu’au Z se produit en quelques minutes sans qu’en aucune manière la victime ait été préparée.

Le plus important est alors qu’elle puisse réclamer. Ce qui implique qu’en aucune manière, aucune plainte ne devrait être entravée d’office, même si elle émane d’une personne réputée folle.


Et dès qu’une plainte est enregistrée, selon, le niveau de conséquence que la Police peut estimer, il est aussi important que l’accusé (appelons un chat un chat) soit disponible à la Justice et le reste jusqu’à ce que tout soit éclairci.

Mis à la disposition de la Justice c’est quoi ? Et bien c’est tout ce qu’on voudra sauf un prélynchage et sauf réduire ses capacités à se défendre. Or un accusé placé en prison, exposé menotté, isolé de ses capacités et relations habituelles n’est pas dans les conditions normales pour se défendre.

Il faudrait que tout en étant disponible à la Justice, un accusé soit traité de la même manière que son accusateur qui lui, reste totalement libre et dans le cours de sa vie normale.

Ce qui n’a évidemment pas été le cas dans l’affaire DSK. On a clairement vu, surtout en France, qu’il a été immédiatement accusé de toutes sortes d’autres choses, dans tous les domaines, ce qui prouve bien que dès qu’un individu est ainsi maltraité, fondent sur lui toutes sortes de vautours.


Qui sont les vautours ?
Des gens qui s’ennuient, des gens qui sont jaloux, mais aussi des gens qui ont souffert quelque part d’une injustice. Ces derniers sautent sur toute occasion pour refaire leur procès mais par procuration cette fois.
Ce n’est pas parce qu’on a été victime du fisc, du chômage, d’un cambriolage ou d’un viol, qu’on doit fondre sur un DSK en maille avec une autre personne.C’est pourtant ce qui se fait. Chaque victime d’autres drames, et il y en a des milliards, tient à balancer sa pierre sur quelque méchant qu’on aurait chopé.
C’est le principe du pilori où des centaines de gens n’ayant jamais eu affaire à un condamné, profitent de ce qu’il est à terre pour lui pisser dessus.

Il est barbare de permettre aux gens de se venger par procuration. Non seulement ça aboutit à ces scènes de lynchage physique qu’on constate régulièrement, y compris en France, mais ça vole à l’accusateur, la disponibilité ou la réservation qu’il réclame à celui qu’il accuse.

On irait un tout petit peu plus loin dans ces manières de prélynchage, par exemple en livrant DSK aux détenus de la prison, son accusatrice du Sofitel n’aura plus en face d’elle que des restes de DSK.


D’autre part, il faut défantasmer de la Justice talionique. Il faut cesser d’en faire une divinité, une valeur absolue, La solution à tout. Car elle échouera toujours à couper deux têtes à une personne qui en a coupé mille et ne sait pas résoudre un Fukushima en électrocutant son responsable.


Aucune prison, aucune guillotine, aucun bûcher n’a résolu quoi que ce soit. Aucune agitation humaine ne nous délivrera de notre angoisse fondamentale, celle de notre mort certaine, celle de l’absurdité de notre vie. Pire même, toutes ces expressions de Violence par la Force Publique, loin de nous être rassurantes et profitables, nous rendent individuellement plus ridicules encore.

Alors on peut certes pratiquer la Justice, comme le travail, l’esthétique, le vélo, la philosophie et le verbe mais avec mesure, avec distance, sans espérer d’elle aucun miracle.

A défaut de miracle vrai, le seul dieu qui nous permet à notre âme de léviter jusqu’au bout malgré les turpitudes de la vie, c’est celui de l’amour qui part de soi.



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