DSK, Clémentine Autain et la présomption de victime
Depuis bien des années maintenant Clémentine Autain lutte avec raison contre les violences faites aux femmes, cependant dans le cas DSK son emballement dépasse les limites que sa fougue lui fait souvent côtoyer.
Son unique leitmotiv est la victime, la victime, la victime …
Certes quand agresseur il y a ; victime il y a également mais le statut de victime ne s’acquière pas forcement au dépôt de la plainte, sauf cas d’évidence. Quand on se trouve en présence de la parole de l’une contre celle de l’autre, on a qu’une plaignante face à un mis en cause.
C’est injuste voir même choquant au regard de la personne qui déclare être victime, j’en conviens et mon empathie naturelle et mon soutient vont immédiatement vers elle. Mais, immédiatement après, tout en moi me rappelle au respect de cette règle essentielle de droit et de démocratie ; « la présomption d’innocence ».
La « présomption de victime » défendue par Clémentine Autain a le mérite de donner immédiatement à la plaignante ou au plaignant un statut qui lui reconnait la réalité de son traumatisme et lui ouvre de fait « un droit à la parole » qui souvent lui fait défaut.
Malheureusement ce statut impliquerait, de facto, et encore plus qu’aujourd’hui le statut « d’accusé-coupable » qui est fait à toute personne soupçonnée de violences sur les femmes ou les enfants.
Bien des affaires de ce type, aux conclusions « limpides » dès le départ, se sont révélées des baudruches qui, une fois dégonflées, ont laissé sur le carreau des accusés blanchis, devenus eux-mêmes et fort injustement, des victimes de « présumée victime » (cf. Outreau entre autres).
Combien de pères se sont-ils vus interdits de tout contact avec leurs enfants suite à de fausses accusations d’abus sexuels de la part de mères prêtes à tout pour gagner la garde des enfants.
Bien plus de femmes souffrent de violences que d’hommes en pâtissent. Faut-il pour autant que l’on déclare les hommes tous coupables potentiels car c’est de cela qu’il s’agit à la longue quant on entend les prises de positions de ces justicières.
Un dragueur impénitent peut être un gros con balourd sans pour autant être un violeur potentiel qui finira bien un jour par révéler sa vraie nature.
Pour en revenir à DSK, il est évident et normal que son interpellation nous ait placé dans l’état de sidération tel que ce tsunami politique, sociologique et moral ait fait passer au second plan la prise en considération de la femme de chambre. La sidération n’est pas, comme le défend Clémentine, qu’un homme de sa stature puisse se comporter de la sorte mais que ce soit le plus sérieux candidat à la fonction de président de la république française qui soit trainé de la sorte devant la presse du monde entier.
On peut raisonnablement se demander si les dix prochaines années de la France ne se sont pas trouvées, là, subitement, chamboulées.
Ce déferlement médiatique a, non seulement, mis un coup d’arrêt net aux ambitions de DSK sans autre forme de procès mais aussi brisé toutes les espérances de millions de Français et modifié à jamais la vie politique française.
Peut-être que si, un jour, si on respect réellement la présomption d’innocence.
Peut-être que si, un jour, on supprime cette infâme intime conviction.
Peut-être, alors, pourrons-nous définir un statut de présumée victime qui protègera l’un sans nuire à l’autre.
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