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Commentaire de Bovinus

sur L'usine de mon village, le jeu de cartes et ma TVA


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Bovinus Bovinus 20 mai 2011 14:39

titi :
Donc de toute façon vous payerez : soit en ramant pour gagner votre vie de plus en plus chère pour cause d’inflation, soit en impot pour payer les « investissements » qui dépassent les recettes.

Cela est une affirmation fallacieuse, et voici pourquoi : quand on crée de la masse monétaire, il se produit en effet un phénomène d’inflation, ce qu’apparemment, vous n’ignorez pas. Cependant, dans le cas où c’est une puissance privée qui crée cette masse monétaire, non seulement il se produit de l’inflation, mais de plus, cette masse monétaire est investie dans des projets privés, qui servent rarement l’intérêt général, et toujours en premier ceux des investisseurs. Dans ce cas précis, on paye deux fois : une fois en inflation, et une autre fois en subissant les conséquences de leurs investissements (souvent, de la spéculation ou simplement de l’accaparement).

Tandis que quand c’est l’État qui crée la monnaie, nous sommes en droit d’attendre des retombées, bénéficiant au plus grand nombre, puisque par nature, comme je le disais plus haut, l’État représente l’intérêt général. Il est indéniable que le train de vie de l’État pourrait être réduit, mais on gagnerait bien davantage à :
- récupérer le contrôle public sur la monnaie
- renégocier la dette, ou bien à renoncer carrément au service de celle-ci
- cesser de gaspiller de l’argent en opérations militaires illégitimes

Mentionnons en outre un aspect essentiel du mécanisme de création monétaire : le bénéfice direct à être celui qui l’émet, qui équivaut, lors de la mise en circulation de la monnaie créée, à prélever une quantité de richesse équivalente à la valeur monétaire mise en circulation. En finance, on appelle cela le droit de seigneuriage. Tant que cette quantité de monnaie nouvellement créée n’est pas mise en circulation, aucune inflation ne se produit. Quand elle est mise en circulation, l’émetteur prélève la quantité équivalente de richesse à la collectivité, ce qui se traduit par l’inflation (la valeur de la richesse détenue par chacun diminue du fait de la diminution de la valeur de la monnaie). Tant qu’à faire, vaut mieux que le bénéficiaire du seigneuriage soit l’État.

Résumons : quand une banque privée émet de la monnaie, on paye en fait trois fois.
- par l’inflation
- par le manque à gagner du seigneuriage
- par le manque à gagner du détournement de ces moyens au bénéfice d’intérêts privés (dont l’une des formes est notamment la corruption, qu’elle soit exercée chez nous ou à l’étranger)

Ça représente déjà énormément de fric en soi. Lorsque la banque émet de la monnaie pour la prêter à l’État, on paye une quatrième fois, cette fois par les intérêts. Ce système de vol organisé de la collectivité est scandaleux et absurde, et par ailleurs, tout à fait indéfendable. Il n’est guère étonnant dans ces conditions qu’on soit en déficit, qui à son tour est évoqué comme prétexte au démantèlement programmé de services publics pourtant indispensables, comme la santé, l’éducation ou la police.

Vous essayez, assez grossièrement, de faire diversion et de nous mettre sur de fausses pistes. Changez de disque.


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