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Commentaire de Petitou

sur L'immigration et la désintégration française qui menace : un livre de Malika Sorel-Sutter


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Petitou Petitou 20 mai 2011 15:13

A Mohammed
je suis d’accord avec la première partie de votre post à savoir qu’on ne peut catégoriser les immigrés, ni en faire un bloc homogène. Surtout quand on est fils d’immigré par définition on n’est pas immigré soi-même.
En revanche je suis en total désaccord avec la deuxième partie qui stipule que l’intégration ne concerne pas la culture mais uniquement la maitrise de la langue et le travail. Nous n’avons pas besoin d’immigration économique car il y a trop de chômage en France et ce depuis 30 ans. Tous les nouveaux immigrés arrivent donc au titre du regroupement familial ou parce qu’ils ont une démarche personnelle particulière qui les pousse à venir dans notre pays par attachement.
Chacun mange, s’habille et s’appelle comme il veut parce qu’ici on a la liberté, dans le respect des lois ainsi que vous l’avez souligné. Ces traits précis sont les plus flagrants de la culture qui en compte de nombreux autres comme le laisse penser vos points de suspension. Or toute immigration volontaire suppose que l’on souhaite, à la base, s’intégrer à une nouvelle culture sans renier la sienne autant que faire ce peut. Je vais vous donner un exemple de deux cultures fondamentalement différentes :
Si je pars vivre au Japon (j’adore la culture japonaise découverte par le biais des mangas), j’aurais à cœur de faire découvrir à ceux qui deviendront peut-être mes compatriotes la bonne gastronomie française et le savoir-vivre qui l’accompagne. Hors de question de vivre plus d’une semaine sans fromage bien coulant, pinot noir et saucisson et puisque je trouve ça délicieux, je pense que d’autres seraient susceptibles d’être de mon avis bvien que leur palis soit à l’opposé du mien. Mais jamais au grand jamais je n’oserai serrer la main d’un Japonais et encore moins lui faire la bise. Ce serait une insulte à la culture et au savoir-vivre japonais et quel choc pour le Japonais que cette intrusion dans sa personne et son histoire. C’est inconvenant cela ne se fait pas. Et inversement, quand les Japonais viennent en France, ils nous serrent la main à leur tour parce que c’est la coutume, la culture. Là est le savoir-vivre : ne pas déranger l’autre quand il est chez lui, c’est la moindre des politesses. 
Or il m’est arrivé des expériences plus que désagréables sur mon lieu de travail. Obligée de bosser à Macdo l’été dernier, des salafistes (cheveux rasés, barbe hirsute et djellaba, je les associe aux salafistes sans en avoir la certitude) ont refusé de toucher ma main alors que je leur rendais la monnaie. A chaque fois. Je n’avais jamais été confronté à cela et je n’ai pas su comment réagir, à part en fermant ma gueule. De voir un homme refuser de toucher la main d’une femme, pour moi c’était aussi choquant que si j’avais essayé de serrer la main à un Japonais. Parce qu’en France les hommes et les femmes se serrent la main. C’est la politesse, cela fait partie de nos mœurs au même titre que de voir le visage de celui à qui on s’adresse. Je le ressens encore aujourd’hui comme une insulte.
Lorsque que l’on émigre c’est parce qu’on a du désir pour la culture de l’autre et l’envie de partager et non de s’imposer. On ne part pas pour vivre comme à la maison, sinon on reste chez soi. Ma mère est arrivée en France il y a 26 ans et elle est parfaitement intégrée parce que cette immigration elle en a rêvé grâce à la magie du cinéma. A la maison on mange de la tartiflette, des spaghetti et du poulet au gombo. On porte des jeans et des boubous. La France ne lui a jamais demandé de se renier et ma mère a toujours su que quand un pays vous accueille il ne faut pas trop tirer sur la corde.
Donc la seule chose que je voudrais dire à tous ceux qui trouvent encore à redire sur la France, qu’ils soient Français ou immigrés, c’est que si la culture française ne vous convient pas et bien vous n’avez qu’à aller ailleurs. La porte est ouverte, c’est pas l’URSS ici, chacun part comme il veut où il veut.
Et particulièrement aux musulmans : j’entends nombre de commentaires qui me font frémir de la part de gens de gauche comme de droite. Ça me fait très peur. Il faut absolument cesser toutes ces revendications pourries avant que la haine atteigne un point de non-retour. L’expression « se fondre dans le décor » date de bien avant l’immigration et elle veut bien dire ceci : c’est qu’il y a un décor, majoritaire, et que l’élément rapporté (minoritaire) doit s’y fondre au maximum jusqu’à disparaître au point de passer pour avoir toujours été là. Sinon la toile est gâchée.
Il en a toujours été ainsi et ça ne va pas changer. Une seule communauté, la communauté française ; une seule culture, la culture française.


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