Bonjour Valerianne,
C’est vrai, j’ai essayé de profiter de votre regard déjà plus distancié que la moyenne pour dire ma très grande frustration de n’avoir jamais assisté à une scène sublime.
En considérant tout ce qui se produit sur la Planète, ce qu’il y aurait de plus sublime serait que sans aucune preuve matérielle contre lui, un prince dise que la parole d’un petit ou d’une petite vaut autant que la sienne. Et qu’il risque alors très gros, voire sa vie pour avoir dit cela.
En fait, je donnerais ma propre vie pour voir au moins une fois une telle scène.
Trop vite traîné dans le caniveau, trop choqué, DSK a donc raté sa première chance de se comporter de manière sublime.
Mais maintenant que la Justice lui a accordé de se retrouver dans des conditions de vie un peu plus dignes, maintenant qu’il est entouré de gens qui lui prouvent un attachement sublime, j’attends de voir s’il saisit sa seconde chance.
Si je vois que par le truchement de ses avocats il cherche à décrédibiliser la parole de cette femme de modeste condition, à fouiller dans son passé pour sortir des saletés la discréditant, alors je serais totalement désespéré de l’Homme.
Je comprendrais très bien que DSK donne une autre version des faits s’il les a vus différemment. Mais s’il était noble, en aucune manière il ne devrait donner à penser que son accusatrice, surtout parce qu’elle est socialement petite, n’est pas crédible.
On accorde à Jésus d’avoir eu des gestes sublimes comme celui consistant à laver les pieds de gueux. Mais Jésus n’avait pas rang de prince, loin de là, et surtout, il n’y a aucune scène où il offre plus de hauteur ou de crédit à la parole d’un autre. Au contraire, il n’a eu de cesse de jouer les prophètes.
Ainsi, depuis la nuit des temps, il n’y a jamais eu d’exception, chacun aura toujours cherché à faire valoir sa propre parole.
(Voltaire aurait éventuellement accordé à l’autre le droit de s’exprimer mais il ne sera jamais allé jusqu’à accorder à son adversaire, pas même Rousseau, pas même pour rien, une parole crédible, aussi crédible, voire plus crédible que la sienne)
(Victor Hugo avait fait très fort en accordant beaucoup de vertus à des gens de petite condition mais il n’est pas allé jusqu’à proposer une scène où un prince offre la meilleure place à la parole d’une petite. Et pour ce qui concerne sa propre vie, je ne vois pas où il aurait permis à une petite de passer devant lui)
Merci de m’avoir donné l’occasion, en abusant certainement de vous, d’exprimer ce qui me tient à coeur.