Castel, je sais bien que de nombreuses femmes, victimes de violences, ne voient pas leurs témoignages pris en considération... Je sais bien aussi combien il est difficile, quand on est soi-même victime de ce genre de violence, de témoigner... tout cela, j’en ai conscience.
Mais dans le cas de Tristane Banon, je dis simplement « attention » ! On n’est pas là dans la situation de quelqu’un qui souhaite rester anonyme, on n’est pas non plus dans le cas de quelqu’un qui veut la jouer discret... alors je dis simplement, soyons cohérents, pourquoi Tristane Banon ne porte t-elle pas plainte ? l’argument des « pressions » ne tient pas, parce que, si c’était le cas, elle et sa mère se seraient montrées plus discrètes ces derniers jours...
Je dis « attention », dans un cas comme dans un autre, ne préjugeons pas de ce qui est arrivé. Un témoignage ne suffit pas. Surtout quand la personne concernée n’est pas discrète par ailleurs (contrairement à la jeune femme de l’hôtel, qui reste anonyme et cachée, ce que je trouve très bien...).
Je déteste la violence faite aux autres, aux femmes, aux enfants, aux hommes. Et je trouve qu’il faut se montrer très sévère envers ce genre d’actes.
Mais je dis aussi « attention » aux faux témoignages. Il y a déjà eu des dérives sur ce genre de sujet (y compris dans l’affaire Dutroux). Le problème, c’est que ce genre de sujet nous atteint souvent viscéralement, et nous fait perdre en lucidité. Forcément, la victime présumée est victime, et le coupable présumé coupable. Or, pour moi, tant qu’un témoignage n’est pas enregistré par la police, puis par la justice, il ne reste qu’un témoignage subjectif, avec lequel il faut rester très prudent. Et qui peut relever de la diffamation. C’est tout.