La révolution ? rien de moins sûr et c’est tant mieux.
L’exaspération c’est certain, cela se traduit de diverses manières : montée des populismes, déprime généralisée quant à l’avenir, mobilisations multiples pour défendre l’emploi public, les plus précaires, la méfiance envers les politiques et les puissants, la mise en question des institutions collectives et internationales, la colère envers les dérives du capitalisme financier.
Historiquement, ce n’est pas nouveau, l’Allemagne a connu cela en 1923, le monde a connu cela après 1929. En 23, les ouvriers allaient chercher leur salaire avec des brouettes pour récolter des milliards de marks qui n’avaient aucune valeur tant l’inflation était délirante. En 29, on brûlait le café dans les locomotives du Brésil pour les faire avancer et se débarrasser d’un produit invendable. Le chômage touchait 30 à 40% de la population active dans certains pays.
Face à ces situations catastrophiques, les réponses des peuples ont été diverses : venue au pouvoir des nazis en Allemagne, explosion de la xénophobie un peu partout, dérive militariste au Japon, autarcie de l’Italie fasciste, montée des nationalismes, mais aussi mise en place du New Deal aux USA. Pas de révolutions.
Les révolution actuelles en Afrique du Nord demandent la démocratie, elles sont légitimes et il faut les soutenir, l’Europe est en crise mais elle est démocratique. Elle doit simplement exercer son droit démocratique.
Le populisme est un des travers de la démocratie, il propose toujours de fausses solutions, nous devons exiger un effort des plus riches, un Etat redistributeur qui aide ceux qui en ont vraiment besoin, en somme de la justice sociale.
Il ne faut pas confondre colère et révolution. Les tunisiens étaient prêts à mourir pour avoir le droit de s’exprimer, les français veulent seulement vivre mieux et élire un pouvoir qui parle juste.