Votre remise en cause des idées reçues est très rafraîchissante. Si vous n’êtes pas économiste, vous êtes citoyen et vous avez le droit - le devoir ! - d’avoir des idées. Donc, revenir aux fondements de la croissance - ou non - est utile. Il y a croissance en fonction du nombre des hommes : on le voit en Afrique, la démographie galope plus vite que la croissance de la production, alors les gens mangent moins, se vêtent mal et les ressentiments finissent par pousser à l’émigration ou à la guerre. Dans nos pays, vieillissants et repus, croître n’aurait plus guère de sens puisque la population (hors immigration) ne bouge guère. C’est aller contre le souci (légitime ?) des parents de voir leurs enfants plus prospères qu’ils ne l’ont été. Cela, à la limite, est une question d’éducation, apprendre la frugalité, trouver le bonheur dans les relations plus que dans les choses. Mais cette population repue vieillit, elle a donc besoin de plus en plus de confort, de soins qui coûtent de plus en plus chers. Pour cela, il faut produire pour pouvoir acheter, payer des taxes pour pouvoir redistribuer. Prendre en compte les ressources naturelles limitées et la santé de ce qui nous environne est légitime, mais cela ne déligititime pas pour autant la croissance globale de l’économie. Il faut la penser « durable ». Eh oui, la croissance est la pire des choses... à l’exception de toutes les autres.