Cher Bernard,
Il est un fait avéré qu’avant les cantonales vous prîtes la plume pour un article dans lequel vous affirmiez, avec force jeux de mots plutôt lourds, que les médias et les sondeurs mentaient et fabriquaient des présidentiables à coups de chiffres tapageurs. A l’époque, Marine le Pen et ses pourcentages de voix élevés vous restaient dans le fond du gosier, à l’instar d’une grosse arête de poisson. Dans un autre article vous parliez de médias devenus fous. Si, si, vous n’avez qu’à vous relire.
Mais voilà, ces médias que vous tourniez en dérision hier vous servent aujourd’hui des chiffres qui vous plaisent, dont vous raffolez : Marine le Pen au fond du trou !!!
Alors, vous y croyez comme au bon Dieu ou à Marx — j’ignore vos convictions — , vous vous jetez dessus et vous les répétez candidement, vous faisant ainsi le porte-parole et le valet d’un système que vous déchiriez à belles dents naguère.
Veuillez avoir l’obligeance de dire à vos lecteurs quels sont vos critères pour croire aux sondages et autres enquêtes d’opinion, faute de quoi je me sentirais fondés à vous soupçonner de partialité.
Un grand philosophe comme vous aurait dû quand même remarquer que des sondages qui vont exactement dans le sens souhaité par la caste au pouvoir sont éminemment suspects.