Tiberius :
Cette question est inepte et prouve que vous n’avez strictement rien compris à ce que je vous ai dit. Il n’y a pas que l’intérêt qui puisse pousser une nation à déclarer la guerre à une autre.
Un attentat terroriste de l’ampleur de celui du 11 septembre et
impliquant le Pakistan, serait assimilé à un acte de guerre et
déboucherait inéluctablement sur un conflit armé, ceci quand bien même ce ne serait pas dans l’intérêt immédiat des USA.
J’avais très bien compris où vous vouliez en venir, mais je tenais à vous le faire dire explicitement. Eh bien non, vous vous trompez : fondamentalement, on ne déclenche pas une guerre par représailles, soif de vengeance, ou simplement par idéologie. On ne fait pas la guerre contre son intérêt, et en politique, rien n’arrive par hasard. Je vous accorde que ce serait possible dans le cadre d’un État absolutiste, où un dictateur fou aurait tous les pouvoirs, y compris celui d’appuyer sur le bouton rouge de sa valise nucléaire. Hitler avait un tel pouvoir. Je suis certain qu’il existe encore, par exemple en Afrique, des pays arriérés où le monarque-dictateur-président-connétable possède ce pouvoir, mais, fort heureusement, il ne possède pas de valise nucléaire et doit se contenter de quelques Kalachnikovs et de machettes. Cela dit, aucun des pays auxquels nous nous intéressons n’admet ce genre de chose, et surtout pas les États-Unis. Ce qui n’exclut pas que la structure décisionnelle dans l’un ou plusieurs de ces pays puisse un jour évoluer vers un régime absolutiste, et ne tombe entre les mains d’un seul et unique fou furieux. Mais c’est tout de même peu probable.
Même en cas d’acte de guerre manifeste, semblable à celui que vous évoquez, le gouvernement américain contactera ses homologues pakistanais et cherchera à tirer la situation au clair. Si il s’avère que c’est en effet, un acte de guerre, alors guerre il y aura. Si en revanche le président se désolidarise de l’ISI, ou bien, nie officiellement toute implication, alors il y aura enquête, activité diplomatique, demandes de réparation, menaces, négociations, envoi de délégations, etc, etc. Mais pas de guerre, à moins que l’État agressé n’ait de bonnes raisons de considérer qu’il s’agit bien d’un acte de guerre, ou bien, qu’il ne trouve dans son intérêt de se servir du prétexte.
En 1941, lorsque la Wehrmacht envahit l’URSS, Staline était parfaitement informé de ce qui se passait, mais, ne jugeant pas la chose possible, ne prit aucune mesure de riposte ou de défense avant d’avoir confirmation officielle du Reich. En agissant comme un barbare sans foi ni loi, Hitler avait pris un certain avantage. Au contraire, malgré son caractère totalitaire, l’URSS a su faire la preuve, sur le plan international, qu’elle était un État responsable et digne de confiance, respectant le droit international. C’est peut-être cela qui fait que la guerre froide n’a jamais dégénéré en apocalypse nucléaire, ou que l’Allemagne existe encore.
En conclusion : les relations internationales, c’est pas une cour de récré ou un Risk grandeur nature Oh, et ne m’appelez pas du « Einstein », je ne le mérite pas : je suis très nul en sciences exactes. À la rigueur, « Machiavel », si vous y tenez.