Un moment, j’ai cru que ce très court article n’incluerait aucune incise sur la perversité de Sarkozy.
Me voilà rassuré car l’auteur très méticuleux a déterré le cadavre de la venue d’Assad à Paris au 14 juillet.
Plus sérieusement, cette affaire pue la propagande :
en réalité, en Libye comme en Syrie, on ignore tout de ce qui s’y passe, de ce que représentent les insurgés, de ce qu’ils veulent ou ne veulent pas.
Une chose est sure, l’armée syrienne n’a pas laché le régime comme en Egypte et en Tunisie. Comme « le régime de Khadafi », « le régime des Assad » semble plus solide que les caricatures qu’on en fait.
Et quant à la diabolisation du régime syrien, rappelons-nous l’assassinat du président libanais Rafic Hariri.
Toutes les voix autorisées y ont vu la main de la Syrie. On se demandait bien pourquoi la Syrie avait intérêt à flinguer le président libanais aussi brutalement mais bon. Au point de vouloir traduire le fils Assad devant un tribunal international (déjà !).
J’ai lu très récemment, et en tout petits caractères, que Saad Hariri exonérait officiellement la Syrie de toute implication dans l’assassinat de son père.
Mais ça n’a pas fait les Une.
Et si je veux être cynique (mais la politique internationale, c’est ausi du cynisme) : quel intérêt avons-nous là bas ?
Quel intérêt de remplacer l’islamisme hétérodoxe de Khadafi par l’islamisme orthodoxe des Frères Musulmans ?
Par quoi va-être remplacé le régime autoritaire vaguement laïc et nationaliste de la Syrie, ce mini Irak ? Par un sunnite land, un kurdistan, et alouite land (et pour les chrétiens, l’exil) comme en Irak ?
Un régime autoritaire fait certes des victimes, mais une guerre civile aussi.
Que ceux qui veulent se battre donnent l’exemple et y aillent eux-mêmes.
Ces guerres ne me concernent pas.