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Commentaire de Wàng

sur Programme minimum pour la droite en 2012


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Wàng 5 juin 2011 22:35

Oui, c’était une entrevue qu’il avait donné à drzz il y a quelques années. smiley

DRZZ : La présidence de George W. Bush se terminera en novembre prochain. Quel a été, selon vous, son plus grand succès ?

  
PODHORETZ : A mon avis, le Président Bush sera reconnu comme un grand président car il a compris la menace que représente l’islamofascisme et a élaboré une stratégie pour la combattre. 
 


DRZZ : Pensez-vous spécifiquement à l’Irak ?


PODHORETZ : La guerre en Irak est un seul champ de bataille d’une guerre planétaire que j’ai nommée « la Quatrième Guerre mondiale » et qui couvre plusieurs fronts, dont l’Afghanistan et l’Iran.


DRZZ : Si je vous comprends bien, vous dîtes que le plus grand succès de cette administration a été la doctrine Bush elle-même ?


 
P
ODHORETZ : Oui, c’est tout à fait cela. La doctrine elle-même et la manière dont Bush l’a poursuivie malgré les nombreuses critiques émises aux Etats-Unis et à l’étranger.

 


DRZZ : Comment définiriez-vous « l’islamofascisme » ? Vous n’incluez pas seulement l’islam radical dans cette équation, n’est-ce pas ?


PODHORETZ : Non, en effet. Je vois « l’islamofascisme » comme une bête bicéphale. Sa première tête est plutôt laïque et la seconde religieuse. D’un côté se trouvait le régime de Saddam Hussein et de l’autre le fondamentalisme des Talibans, aujourd’hui remplacé par la « mollahcratie » iranienne. Ces deux groupes ont forgé une alliance d’opportunité afin de lutter contre le monde libre. Ils ont l’intention d’utiliser tout ce qui est en leur pouvoir pour détruire les valeurs de nos civilisations, surtout la plus fondamentale, notre liberté.

 


DRZZ : Il me semble que le premier mandat de Bush suivait une ligne « néoconservatrice » et le second une ligne « réaliste ». Le pensez-vous également ?


PODHORETZ
 : Ce n’est pas entièrement vrai. Je ne pense pas que le premier mandat présidentiel ait été aussi « néoconservateur » que certains le disent, ni que le second ait été particulièrement « réaliste ». Je dirais plutôt que les deux mandats du Président ont été une mixture puisée dans ces deux écoles. Certains ajustements de la doctrine Bush ont été simplement effectués lors du passage de la théorie à la pratique, sans être fondamentalement « réalistes ».  

 


DRZZ : Des critiques affirment que l’efficacité de Bush a été réduite du fait qu’il n’a suivi deux programme idéologiques qu’à moitié, sans en conduire un seul à maturation ?


PODHORETZ : Je suis d’accord avec certaines de ces critiques, qui affirment que le Président n’a pas suffisamment appliqué sa propre doctrine jusqu’à proposer, au final, deux pensées contradictoires. Cela dit, dans le monde réel, les politiciens doivent accepter des concessions stratégiques. Ronald Reagan l’a fait plusieurs fois, sans pour autant remettre en question sa vision globale de la guerre froide.  Bush a dû souvent manœuvrer, ce qui lui a valu de féroces critiques, particulièrement à droite. 


DRZZ : Vous êtes l’un des deux pères fondateurs du néoconservatisme. Ce mouvement est souvent mal interprété aux Etats-Unis et encore très mal compris en Europe. Comme le définiriez-vous ?


PODHORETZ
 : Le « néoconservatisme » se définit par son préfixe « néo », pour « nouveau ». Nous étions un groupe relativement petit d’intellectuels affiliés à la gauche qui, à la fin des années 60, a rejoint les rangs conservateurs parce qu’il s’est révolté contre le pourrissement des idées progressistes. Nous avons reconsidéré nos idéaux et avons décidé de nous ancrer quelque part entre le centre et la droite. Pourquoi « néo » ? Parce que nous représentions la nouveauté pour les conservateurs, et parce que nous leur avons apporté de nouvelles idées. L’essence de notre pensée affirmait que l’Amérique incarnait une puissance de Bien dans le monde et qu’elle n’était pas responsable de l’antiaméricanisme, cette haine irrationnelle que notre pays inspirait à l’étranger. Nous défendions les Etats-Unis contre les critiques émises à gauche et nous soutenions un rôle actif de notre puissance sur les affaires du monde, afin de répandre la liberté et la démocratie partout où cela était possible.


Voyez-vous, nombre de gens qui ont été appelés « néoconservateurs » n’ont rien du tout en commun avec nous. Bush, Cheney, Rumsfeld, étaient conservateurs et le sont restés toute leur vie. De même, la seconde génération, Bill Kristol, mon fils John Podhoretz, David Brooks, David Frum, n’ont jamais appartenu à la gauche avant de passer à droite. Ils sont restés dans le même camp toute leur vie. Aussi ne répondent-ils pas à la définition stricto sensu de « néoconservateur ».     

 


DRZZ : Quelle est à votre avis la clé de la guerre en Irak ?
Avons-nous déjà atteint ce tournant où les forces américaines pourront clamer la victoire en toute confiance ?


 
PODHORETZ : Depuis le début, je pense que la démocratie en Irak va réussir et nous sommes clairement sur la voie du succès, autant politique que militaire. Al-Qaeda en Irak est presque anéanti, les « Sadristes » ont été affaiblis et l’armée irakienne joue un rôle majeur, comme nous avons pu le constater avec surprise à Bassora. L’Irak a un parlement, un gouvernement élu, une constitution, et le pays avance prudemment mais graduellement vers une réconciliation nationale. A terme, cette nation rejoindra le monde libre dans la Guerre contre le Terrorisme en tant qu’allié des Etats-Unis - autant de changements qui étaient impensables du temps de Saddam Hussein.   


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