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Commentaire de Wàng

sur Programme minimum pour la droite en 2012


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Wàng 5 juin 2011 22:36



DRZZ : C’est une question directement en lien avec l’Irak. Vous avez soutenu – et soutenez encore – des bombardements contre l’Iran. Pensez-vous que le Président va agir dans ce sens ? Le rapport de la National Intelligence Estimate (NIE) de décembre 2007 n’a-t-il pas ruiné cette possibilité ?


 
PODHORETZ : Je voulais encourager l’administration Bush pour qu’elle ordonne des frappes aériennes contre l’Iran. Il est toujours possible qu’elle le fasse, même si cela semble de moins en moins probable. A cause du rapport déshonorant de la NIE, le monde n’est pas informé de la menace que représentent l’Iran et son programme nucléaire. Je l’ai dit et écrit à plusieurs reprises : les mollahs n’ont aucune intention de renoncer à l’arme ultime par la diplomatie. La seule manière de les stopper reste les frappes militaires. Je soupçonne les Israéliens de se préparer activement à cette éventualité, avec ou sans le soutien des Etats-Unis. Israël ne peut pas laisser l’Iran acquérir l’arme atomique. Certes, les conséquences d’une intervention militaire seront sévères, mais une bombe islamiste représenterait une menace plus grave encore.

 


DRZZ : En mai 2007, vous avez rencontré le Président Bush en privé et lui avez recommandé d’intervenir en Iran…


PODHORETZ : Je crois que c’était plutôt en avril… Dans tous les cas, au printemps 2007.

 


 
DRZZ : …estimez-vous que le rapport de la NIE rendu par la communauté du renseignement américain était une riposte à votre livre et à votre travail d’argumentation auprès du Président ?


 
PODHORETZ : Je ne me pense pas si important… (rires) Je sais que la communauté du renseignement américain sape la doctrine Bush depuis le début, alors que son rôle devrait se limiter à rendre des analyses indépendantes pour aider le Président à faire ses choix. Régulièrement, la CIA et les autres agences secrètes remettent des rapports confidentiels à la presse afin de mettre le Président dans l’embarras. Le rapport daté de 2007 a été pensé comme un acte de sabotage, une embuscade élaborée par la NIE pour empêcher des gens comme moi d’avertir Bush de la menace imminente que fait peser l’Iran sur la sécurité internationale. A mon grand regret, il me semble que cette tactique ait fonctionné.


DRZZ : Les Israéliens ont fait décoller la chasse en septembre 2007 pour bombarder un site nucléaire syrien bâti avec l’aide nord-coréenne. N’est-ce pas la preuve que les sanctions tout comme les efforts diplomatiques sont vains lorsqu’il s’agit de traiter avec un Etat voyou ?


 
PODHORETZ : Absolument. Les sanctions ne vont pas fonctionner face à la détermination iranienne et la diplomatie ne parviendra pas à maîtriser les velléités nord-coréennes. Je regrette que le Président ait été forcé par le climat politique de Washington, particulièrement le Département d’Etat, de s’engager dans cette politique inutile. Les Coréens du Nord ne vont pas obéir au doigt et à la couture du pantalon et les Iraniens nient ce que tout le monde sait : ils veulent la bombe. C’est la preuve qu’ils veulent atteindre leur but à tout prix.  

 


DRZZ : Si vous étiez conseiller du premier ministre d’Israël… 


 
PODHORETZ : (rires)

 


DRZZ : ...je sais, la question est plutôt originale ! Si vous étiez conseiller du premier ministre d’Israël, quels conseils lui  donneriez-vous pour faire face aux dangers que connaît le pays actuellement ?


 
PODHORETZ : Je lui dirais ce que j’ai dit au Président Bush : la seule manière d’empêcher l’Iran d’acquérir la bombe atomique est de bombarder ses sites nucléaires. Ce n’est pas seulement une question de sécurité pour Israël, mais une question de survie.   

 


DRZZ : Voici une question plus proche d’une réalité européenne. Comment l’Europe, et plus particulièrement la France, pourrait-elle  aider les Etats-Unis à gagner la Quatrième Guerre mondiale ?


PODHORETZ : Il est clair que l’arrivée de Sarkozy a changé l’image que nous avions de la France. J’ai trouvé remarquables les paroles de Sarkozy, selon lesquelles « il y a pire

 

que bombarder l’Iran, c’est l’Iran avec la bombe ». Je ne sais pas s’il est prêt à mettre des actes sur les mots, mais il se dirige de toute manière dans la bonne direction. Je veux dire aux Européens : cessez d’apaiser les tenants de l’islamofascisme et alliez-vous aux Etats-Unis pour les combattre, parce que les fanatiques ne veulent pas seulement s’en prendre à notre pays, ils veulent la défaite totale du monde libre.

 

 

 DRZZ : John McCain, est-il celui qui peut faire avancer les idées néoconservatrices aux Etats-Unis et dans le monde ?

 
PODHORETZ : John McCain est imprévisible. Personne ne sait ce qu’il va dire ou faire. Cela dit, il est un domaine dans lequel il est très fort : la guerre. McCain reconnaît l’importance de la Quatrième Guerre mondiale, non seulement en Irak mais aussi en Iran, et je le soutiens pour cette raison. Il a parlé de l’islamofascisme comme du « défi fondamental de notre temps ».


DRZZ : Enfin, dernière question : quels sont vos espoirs pour le futur du néoconservatisme ? 


Quiconque se penche sur le défi de la Quatrième Guerre mondiale ayant débuté le 11 septembre 2001 comprend qu’il n’y a qu’une seule option : adopter les idées néoconservatrices, ou perdre la guerre.

DRZZ : Norman Podhoretz, merci beaucoup de m’avoir accordé cet entretien. Je vous souhaite une excellente semaine estivale à New York.


 
PODHORETZ : Vos questions sont bien documentées, tout le plaisir a été pour moi. Bonne semaine à vous en Europe.


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