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Commentaire de Fergus

sur La pensée réductrice des anti-corridas


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Fergus Fergus 8 juin 2011 10:37

onjour Diegodeplana.

Vous avez raison de stigmatiser l’injure et la grossièreté, elles n’apportent rien au débat et disqualifient leurs auteurs.

Pour ce qui est de votre position sur la corrida, je note que vous n’êtes finalement favorable ni aux piques, ni aux banderilles ni aux mises à mort. Bref, vous n’êtes quasiment favorable à rien de ce qui fait la corrida dans la tradition espagnole. Encore un petit effort et vous serez devenu un aficionado des seules courses à la cocarde. Bravo pour cette évolution, elle va dans le sens de l’humanité.

Car c’est bien l’humanité qui est en cause avec la corrida classique, ce spectacle effectivement barbare, que vous le vouliez ou non, dont la seule motivation est le plaisir sadique des spectateurs à la souffrance infligée, en général à l’animal, plus rarement à son tortionnaire. Et l’apparat n’a pour seule utilité que de donner à ce spectacle une dimension quasi religieuse et une coloration culturelle.

Usurpation ! Car la corrida n’est rien d’autre que la survivance d’un instinct de mort infligée, de cet instinct de mort canalisé ailleurs dans les combats de coqs ou de dogues, jusqu’à l’agonie des protagonistes les plus faibles dans d’atroces souffrances. Où est l’humanité dans ces manifestations tout droit héritées des jeux du cirque ?

Certes, il y a la tradition régulièrement évoquée par les aficionados pour justifier leurs penchants pervers. Problème : la tradition dans la Rome antique était aux combats de gladiateurs ou à l’abandon de prisonniers ou de chrétiens aux griffes et aux crocs des fauves ; de même, comme je le rappelle de temps à autre, la tradition consistait également en Espagne, jusqu’au tournant du siècle, à jeter à Pâques une chèvre vivante du haut du clocher de quelques villages du sud ; cette même tradition qui conduisait, lors de l’Aïd-el-Kébir, les musulmans de la Goutte d’Or à Paris à égorger dans les rues les moutons aux yeux de tous, offrant à tous le spectacle insoutenable de leur agonie et la vue dans les caniveaux d’un ruisseau sanglant.

La tradition a bon dos ! Qu’au moins les amateurs de corridas aient le courage d’assumer le fait qu’ils prennent plaisir à la vue de la souffrance et surtout qu’ils ne rebattent pas les oreilles de leurs contradicteurs en évoquant des souffrances qui n’ont strictement rien à voir car non infligées pour assouvir des passions coupables : abattage d’animaux pour l’alimentation et, pire encore, accouchements comme vous l’évoquez dans une inadmissible comparaison.


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