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Commentaire de Talion

sur Les majors de l'industrie du disque en croisade contre la démocratie ?


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Talion Talion 13 mars 2006 17:35

Cher Demian West,

Il me semble que depuis le départ, vous vous êtes fourvoyé concernant mon opinion (j’ai dû mal vous l’expliquer à priori)...

Je n’ai jamais été contre les artistes, bien au contraire...

Je suis pour la recherche d’un juste équilibre qui leur permettra de vivre de leur production.

L’idéal à mes yeux serait qu’ils puissent le faire au travers de leur auto-promotion.

Pour celà il est bien sûr nécessaire de leur offrir une alternative crédible aux Majors de l’édition qui actuellement négocient avec eux d’une manière totalement déséquilibrée du point de vue du rapport des forces, ce qui les laisse souvent pied et poings liés.

Ceux que je considère comme dangereux actuellement, sont les Majors de l’industrie culturelle... Pas les petites maisons de production (que je considère comme l’avenir de ce métier) et certainement pas les artistes.

Les Majors ont très certainement souhaité que la situation existant jusqu’aux années 90 et qui leur était très largement favorable reste inchangée ad vitam eternam.

Elle leur permettait en effet de facilement tondre la laine sur le dos des artistes et presser leurs fans comme des citrons.

Se rendant compte du danger, elle n’a pas cherché à s’adapter (ce qui en soit n’est pas un crime), mais a usé de ses ressources (financière, marketing et autre...) pour faire campagne et influencer le gouvernement (ce qui est quand même moralement très discutable...).

Je ne parle pas bien entendu de la façon dont elles ont instrumentatisé certains artistes, c’est à frémir (je vous renvois à la déclaration des musiciens du groupe « KYO » qui souhaitaient que soit instauré en France un système de surveillance d’Internet calqué sur le modèle Chinois).

Maintenant, il faut admettre qu’il est utopique de vouloir contrôler Internet et les échanges qui y sont fait. Le P2P est partit pour durer au moins des décénies et séduire toujours plus de monde.

Mais de toute façon, le « piratage » ne date pas du P2P et pourtant les artistes ont jusqu’ici survécu.

Je pense que la solution, loin d’être au niveau de la contrainte et de la pénalisation, se situe dans la séduction du fan et l’encouragement à rémunérer les artistes.

La LGO aurait pu être une bonne solution, mais elle fut refusée. Ce qui n’empêchera nullement les échanges sur P2P de continuer et même de s’amplifier.

Je vous renvois à l’augmentation du nombre de personnes intéressées par les réseaux d’échange cryptés pour que vous vous rendiez compte que la relève des réseaux de seconde génération est déjà trouvée. A priori MUTE est bien parti pour remplacer d’ici peu Emule et prendre la place du nouveau champion du P2P en France.

Bien entendu, cette situation qui arrive aussi surement que le printemps risque de faire très mal à l’industrie dans son ensemble (et pas qu’aux majors). Sans parler de l’impopularité croissante qui est la sienne depuis l’ouverture du dossier DADVSI.

Les réseaux cryptés sont dès aujourd’hui disponibles et opérationnels et certains d’entre eux comme FREENET annoncent un tremblement de terre que visiblement les Majors n’ont pas anticipé et qui risque de les emporter rapidement dans un effondrement total.

Le pire des riques est que dans leur chute, ils emportent les éditeurs indépendants, les artistes et notre démocratie avec eux.

Bien que ce risque ne soit pas absolu, il n’en reste pas moins nul. Et dans ce cas là, l’après guerre aura un parfum de terre brulée.

Cordialement.

Talion


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