Dix petites choses, très simples, m’étonnent tout de même...
Pourquoi ne dites vous pas que :
1. « l’exposition à la dette européenne » provient du fait que cette dette sert à renflouer les dettes des banques ?
2. Que ces mêmes dettes bancaires proviennent de placements pourris (subprimes)
3. Que ces placements hasardeux proviennent d’une logique dominante sur les marchés : les produits financiers sont évalués uniquement sur des critères volatiles et irrationnels, pour ne pas dire grégaires.
4. Que ces mêmes critères irrationnels s’appliquent désormais aux décisions de prêts destinés aux Etats européens (passés de « prêteurs en dernier ressort » à chien de garde de cette même doxa qui tue l’Europe, le Monde et le Tiers-Monde....).
5. Que la Grèce est un pays développé, doté d’un tissu industriel et d’infrastructures modernes. Et que c’est bien là, la VERITABLE ET INSUPPORTABLE absurdité de notre époque : la Grèce emprunte à 30% !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Pire... qu’il est scandaleux que « l’exposition des banques françaises à la dette grecque » justifiera vraisemblablement aux yeux des marchés la perte imminente de notre sacro saint AAA... alors que la France est aussi un pays dynamique...
7. Qu’il faut donc bien se rendre compte que les marchés n’ont, en fait, aucune compétence en matière d’expertise macro-économique... Et qu’ils s’en *** royalement puiqu’ils gagnent sur tous les tableaux : leurs erreurs stratégiques n’ont pas été sanctionné par le Marché (puisque les Etats sont venus couvrir leurs pertes) et ils tirent profit des prêts qu’ils accordent aux Etats à des taux indécents (et que j’emprunte à 0% pour prêter à 4% si ce n’est à 30% pour la Grèce...). En un mot, nous ne sommes plus du tout dans un système capitaliste... ni de libre échange. Il s’agit plutôt de comportements prédateurs, en situation d’état de nature, à la Hobbes, guerre préventive de tous contre tous, juste avant la catastrophe...
8. Que demain, place Syntagma, les grecs vont en prendre plein la ****, parce que La France et L’Allemagne le demandent (afin de rassurer leurs banquiers) et qu’il est insupportable d’assister à ce spectacle morbide et attendu.
9. Que la souveraineté d’un peuple est en jeu. Qu’il est insupportable de la voir périr à Athènes.
10. Enfin, que votre catastrophisme « éclairé » (pour ne pas dire technocratique) devient franchement indécent, Mr Santi.
PS : Lorsque vous irez changer vos titres en pièces d’or, j’espère qu’un Gavroche vous détroussera en s’exclamant « la bourse, c’est la vie » !