En fait, pour continuer la métaphore biologique (je savais que choisir spécialité SVT pour ma terminale me servirait à quelque chose), Hugo, Zola ou l’Abbé Pierre ne sont pas tant les émetteurs en marge qui envoient le message au centre mais plutôt les messagers qui portent ce message de ces émetteurs et qui le délivrent au centre qui se charge, lui, de mettre en place le mouvement adapté. L’Abbé a initié Emmaüs mais le mouvement s’est agrandi, s’est développé, a pris de l’ampleur par l’action d’autres individus. Hugo a dénoncé la peine de mort, mais son abolition a eu lieu par la main des politiques (et surtout longtemps après la dénonciation qu’il en a faite). Zola initie un mouvement contre la partialité de la justice, ses aberrations, les collusions entre militaires et politiques, il tire ce message de la marge « Dreyfus » et le livre au centre « Justice » qui va opérer la digestion de l’information et le mouvement nécessaire. Notre centre actuel opère un mouvement depuis quelques années qui va dans le sens de l’évolution permanente, ce mouvement, on l’a nommé progrès. Mais depuis quelques marges, on entend des messages qui disent que la direction ne serait pas forcément bonne, qu’il faudrait arrêter ou ralentir le mouvement pour réfléchir sur la meilleure façon de l’orienter. En Zemmour et sa portée médiatique, sa culture, son discours assez classique, ils ont trouvé un moyen d’expression pour se faire entendre du centre. En ce moment nous vivons une digestion de cette information et une confrontation de celle-ci avec celle qui nous sert pour l’instant de repère dans le mouvement actuel de la cellule.