Bonjour Lisa,
J’ai très bien suivi votre démonstration et elle me laisse un goût amer.
Il m’arrive souvent d’être écoeurée par la grande braderie du patrimoine français... Je suis restauratrice d’oeuvres peintes (tableaux, peintures murales, décors polychromes) et il m’arrive de me colleter avec l’administration française sur la question. Pour restaurer des oeuvres classées ou inscrites au Monuments Historiques (Coll. publiques musées, salles spécifiques de tel château ou tel hôtel particulier à Paris ou en province, etc.), tout se passe officiellement par appels d’offres. L’attribution se fait par un comité scientifique qui note les dossiers et les devis (souvent notation à 40% sur l’approche technique et 60% sur le budget). Il se trouve que les copinages, les conflits d’ntérêt et autres passe-droit sont courants dans ce domaine et que les attributions atterrissent souvent chez les mêmes qui, de surcroît, créent des équipes au rabais en faisant venir des Italiens ou des Polonais (pas forcément diplômés mais bons techniciens) qu’ils paient des queues de cerise, et ce, bien-sûr au détriment des restaurateurs locaux formés qui demandent un tarif horaire un peu plus conséquent (en France, les restaurateurs habilités à travailler sur les oeuvres ne sont pas employés de musées mais indépendants, c’est une particularité française).
Quand la conservation du Patrimoine se fait à l’arrache ou pas du tout, quand des toiles sont bousillées ou pourrissent au fond des réserves, quand des projets Louvre Abou Dhabi vont concrètement transférer notre patrimoine peint sur des longues durées, voire définitivement, en échange de facilités diverses (énergétiques, financières,etc.), on a de quoi s’inquiéter pour l’avenir culturel de notre pays...