Quand le béton va, tout va
L'immobilier au bout du bâton. En 1989, cherchant un emploi, je suis entré en contact avec le " groupement européen du marketing ". Rien que le nom déjà en dit long sur l’origine du système. Une certaine madame P. habitant dans un château autour de Chateaumeillant, dans le Cher, j’y reviendrais, qui accompagnait mon interlocuteur, m’a emmené à Chateauroux et me briffait durant tout le trajet. J’avais déjà avant d’arriver, l’impression de tomber dans une sorte de secte. A Chateauroux où j’ai eu droit à une formidable parade de soumission envers le chef prédicateur, un certain Goldzich, ce qui veut dire en germano-britton," or moi ",( c’est vous dire si on on est du plomb à côté...) j’en suis sorti tétanisé, pratiquement hypnotisé, mais surtout pétrifié.
Quelques jours avant de signer, je vais chez mon coiffeur, et pendant qu’il me coupait les cheveux, il me vient l’idée de lui vendre des produits que le G.P.E.M. déclarait exclusifs, et dont j’avais sous les yeux des presques semblables. Je lui en parle à sa caisse et il m’ouvre son catalogue. Celui-ci proposait le même blaireau à raser, avec une rondelle dorée en moins sur le manche en fausse ambre verte...et exactement au même prix ! 37 fr. Je compris rapidement le système dans lequel j’allais entrer, qui consistait simplement à me faire moi-même le trajet vers l’entrepôt et de me charger moi-même de la livraison au domicile de mon futur client. Ainsi, à mes frais personnelles, vendant un produit équivalent au commerce, tout le bénéfice revient à la maison mère qui n'a besoin ainsi ni de service de livraison avec flotte de camionnettes, ni entrepôts de stock coûteux.
Quelques jours après, ayant refusé la signature à mon interlocuteur, celui-ci est devenu menaçant et lui ayant rendu son carton de babioles bon marché chinois, il m’a dès le lendemain au tél, accusé de vol et menacé. Cette boite, pour alpaguer le blaireau que j’ai failli être, promettait de récompenser ses meilleurs vendeurs qui gagneraient une maison américaine dûment présentée sur grand écran. C'est l'immobilier au bout du bâton. Ha ! Le rêve étasunien, la maison en carton qui s'envole en petits morceaux à la première tornade, ça fait rêver non ? Pensez donc, j'habite une solide bâtisse du douzième siècle, un véritable « cachot du guet »...
Cette organisation a fait bruyamment faillite en 1995, quand les dirigeants ont foutu le camp avec la caisse remplie par le bas de la solide pyramide qu’ils avaient constitué, et qui avait été remplie par les milliers de cotisations d’inscription des derniers gogos dont j’ai failli être. Elle était entièrement basée sur la politique de la carotte au bout du bâton, qui reposait entièrement sur cet immobilier américain, Nulle doute qu’une politique économico-immobilière basée sur cette pyramide de château de carte, est condamnée à terme à la première vague de confiance ou au premier vent de panique et encore plus avec Katrina. Les taux d'intérêts des subprime étaient des bâtons auxquels n'étaient pendus que des leurres et à la fin de ce système, il ne reste que le bâton, et ses coups (coûts) sur le dos.
Dix ans plus tard, la Même dame de Chateaumeillant, je l’ai rencontrée chez moi, alors que j’avais passé une annonce en cherchant un aspirateur / nettoyeur / vapeur pour mes chambre d'hôtes.Elle a essayé de me vendre un appareil des plus commun, qui doit coûter deux euros la construction au Bouquistan...trente sept mille francs... !!! C’est à dire, presque le prix d’une petite voiture de l’époque.
(Groupement Européen des professionnels du Marketing)
Abus de biens sociaux : trois ans de prison pour un patron américain
AFP, 25 janvier 2007 EVREUX (Eure) - Le tribunal correctionnel d'Evreux a condamné jeudi à trois ans de prison par défaut pour abus de biens sociaux Jean Godzich, 57 ans, le patron américain de l'ex-Groupement européen des professionnels du marketing (GEPM), qui avait déposé son bilan en 1995.
Fondateur du GEPM en 1987, Jean Godzich était soupçonné d'avoir transféré illégalement vers les Etats-Unis près de six millions d'euros provenant de la trésorerie de l'entreprise. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, M. Godzich, également condamné à une amende de 500.000 euros, n'avait pas assisté à son procès qui s'est tenu le 18 octobre 2006. Trois cadres français de l'ex-GEPM poursuivis pour complicité et qui avaient assisté à l'audience ont été condamnés à des peines allant de huit mois à deux ans de prison, toutes assorties de sursis, ainsi qu'à des amendes allant de 10.000 à 80.000 euros. Installé à Fleury-sur-Andelle (Eure), le GEPM était une entreprise commerciale qui a été accusée de pratiquer "la vente pyramidale". Ce procédé consiste pour un vendeur mandaté par une société-mère à s'attacher les services d'autres vendeurs qui eux-mêmes recruteront d'autres vendeurs et ainsi de suite. L'ex-GEPM qui commercialisait des articles très divers, des bijoux jusqu'aux lessives en passant par des vêtements et des cosmétiques, a compté jusqu'à 400 salariés, s'appuyant sur une "toile" de 40.000 vendeurs. L'entreprise s'était fait connaître en 1994 en achetant l'équipe du coureur cycliste Luc Leblanc mais, accusée dans de multiples articles de presse de pratiques sectaires, elle avait déposé son bilan en 1995.
Cette politique tentant de vous vendre, avec intérêt fluctuant selon l'humeur du banquier, une maison en carton qui vous en coûtera autant une fois payée en frais d'entretien égales à vos dernières mensualités, est fondée par ceux qui, après les premières ventes peuvent envisager d'acheter les plus beaux châteaux français et dieu sait s'il y en a. Me promenant dans l'Allier un jour, je suis tombé sur une superbe bâtisse ancestrale d'un seul volume sur trois niveaux, avec plusieurs tours escalier et un donjon de 10X10, en rentrant je l'ai cherché sur mon catalogue des 2500 châteaux de notre beau pays, elle n'y était même pas répertoriée. De savoir que l'administration a du s'en gaver pour y installer son faisceau de maison psychiatrique, colonies de vacances ou autres, qu'aujourd'hui toute secte un peu influente en a au moins un. Quand on apprend qu'autour de la vente des derniers aux environs de chez moi, la rumeur court que c'est ou une star du paf ou un homme politique important quand il n'est pas déjà président ou futur, on peut se demander s'ils n'aient pu participer ouvertement ou sournoisement à ce processus de renouvellement de titres de propriétés.
Malheureusement, pour nous, ces nouvelles maisons en carton s'installent toujours en bordure ou proche banlieues de tous nos charmants petits villages ruinant ainsi leur cachet patiné par le temps. A chaque entrée des plus beaux villages de France est disposée bien en évidence, une maison qui au premier abord semble séduisante, et qui disparaitra sous peu derrière son tapis de verdure, et surtout, qui participe également à la publicité pour le constructeur. Mais si vous même vous empressez de compter les bienfaits de votre logement tout neuf et tenez le même discours rodé devant chaque assemblée et pendant chaque repas, rien n'empêche que dans dix ou vingt ans, vous ayez à réviser votre ligne éditoriale interne et personnelle.
Chez nous, dans la vague qui provient directement de ce même mouvement de panique, nos gouvernants s’activent à vendre notre patrimoine public immobilier français, deux milliards d'euros ces dernières années, et vingt six hôtels particuliers vue sur la Seine dans les plus beaux quartiers de Paris, et cela pour remplir les caisses en vue de la facture bancaire annoncée de milliards d'intérêts sur la dette. Quand une famille est piégée par le sur endettement, elle peut très bien demander, avant d'avoir affaire à la commission, d’accorder des délais de remboursement, de diminuer le montant des dettes, ou d’en effacer une partie ou la totalité. Question, notre État est sur endetté, pour s'en tirer il est contraint de vendre ses bijoux de famille appartenant à la nation dont le total se monte à cinquante cinq milliard d'euros. Lui qui donne des leçons aux français sur leur mauvaise conduite économique, alors qu'il est aussi responsable de l'absence de surveillance en matière de publicité pour ces pièges sociaux établis dans les failles des législations, pourquoi n'entreprend il pas de s'auto amnistier sur sa dette, comme il l'a fait sur sa responsabilité, et ainsi d'une simple signature se sortir de la crise ainsi que tout le peuple dans la foulée ?
La vente s'accélère, ne répondant pas à la demande, puisque aux enchères quasiment confidentielles et connues que des professionnels initiés aux carnets d'adresses internationaux. C'est comme cela que des châteaux certes pas toujours bien entretenus se retrouvent vendus pour le tiers du prix, cela même alors que l'ouverture aux marché mondiaux devrait entrainer une sévère hausse de la demande.. Et pour clore ce sujet sur la dette et la crise, la plus grande part des nouveaux propriétaires projettent d'ouvrir dans ces murs, de l'hostellerie quatre ou cinq étoiles... le " bâtiment " sera sauvé mais la grande privatisation sera surtout une privation.
Entre 1978 et 2007, la valeur du patrimoine national a été multipliée par huit, pour atteindre 12 513 milliards d'euros, selon une étude publiée hier par l'Insee. à la fin 2007, chaque ménage français possédait, en moyenne, un patrimoine net de 380 000 euros, contre à peine 160 000 euros en 1997, En 75 une DS neuve toutes options coutait 25000f soit 3811 euros... Pour avoir le même type de voiture, avec les mêmes options, il faut multiplier le prix par 10 au moins. Même chose pour les loyers.
Quand le béton va, tout va bien pour les amoureux des vieilles pierres ancestrales.
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