Cher Monsieur,
vous entretenez vous-même la confusion, en ne précisant pas ce qu’il conviendrait d’entendre par « Santé ».
Ce qui coûte cher à l’heure actuelle, ce n’est pas la santé de la population, c’est que derrière ce que les gouvernements de toutes obédiences appellent une politique de santé publique, on se contente de mettre en place une poilitique soins.
A ce que je sache, aucun médecin, aucun soignant en France n’est actuellement formé, ou s’il l’est c’est qu’il en a fait une démarche d’éthique personnelle, à être à la fois le soignant qu’il se doit d’être devant la survenue d’une pathologie, mais aussi l’éducateur de santé qui aide son patient à ne pas perdre la santé. Car la santé, c’est ce qui existe en l’absence de toute pathologie. Faute d’un travail en amont visant à éduquer une population aux règles élémentaires du maintien en bonne santé, il ne faut pas s’étonner que la pathologie prenne le dessus, pour le plus grand bénéficie de Big brother, ce monstre multinational dont le lobby est derrière chaque décision politique dans ce domaine.
Or, il me semble que l’état français est adhérent de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et donc qu’à ce titre, il est signataire de la déclaration d’Alma-Ata de 1978 (disponible sur le site européen de cette organisation)qui précise dans son article 1 : « La santé, qui est un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité, est un droit fondamental de l’être humain[...] ».
Dans la charte d’Ottawa de 1986, signée elle aussi par nos représentants gouvernementaux, il est dit ceci en ce qui concerne la « Promotion de la santé » : « La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci », et, plus loin, sur les « Conditions préalables à la santé » : « Les conditions et ressources préalables sont, en matière de santé : la paix, un abri, de la nourriture et un revenu. Toute amélioration du niveau de santé est nécessairement solidement ancrée dans ces éléments de base. »
Faudra-t-il un jour un tribunal pénal international pour poursuivre les dirigeants qui, confiant dans l’ignorance de leur population, se permettent de signer des accords internationaux qu’ils s’empressent de ne pas respecter ?
Faudra-t-il que l’Académie française s’en mêle pour que nous arrêtions d’utiliser notre langue à tort et à travers, sans appeler un chat un chat ?
Tant que nous n’aurons pas intégré cette dimension essentielle, nous continuerons à nous fracasser sur le mur des budgets sociaux, et ne serons capable que de mesurettes qui enfoncent d’avantage notre peuple dans l’ignorance.... Mais peut-être au fond, une telle situation arrange-t-elle nos chers élus ?